Bienvenue dans le début de notre aventure africaine où nous arrivions à Madagascar le 27 mai avec Etiopian-Airlines (très bien). Nous faisons escale à l’aéroport d’Addis-Abeba capitale de l’Ethiopie et aéroport carrefour de toute l’Afrique ! Ce transit nous donne déjà un avant goût de l’ambiance africaine !
Le visa de Madagascar ne se paye que sur place en arrivant, en mai 2019 les sites internet de e-visa sont des arnaques ! Le check-in se fait à l’aéroport, pas sur Internet&borne car il demande un numéro d’e-visa que vous n’aurez pas… On s’est fait avoir de 30€*2 !
Nous arrivons à 13h40 à l’aéroport et payons un taxi 50000 ariary (12€) pour nous amener à l’hôtel réservé sur booking à l’aéroport. La route pour rejoindre l’hôtel te montre déjà le niveau de vie très très bas d’Antananarivo avec beaucoup de mendicité, des gens qui marchent pieds nus en tirant de grosses charettes à main nus…
Antananarivo et le début de la grande aventure
Notre hôtel, le Tana-jacaranda, est situé non loin du centre historique. La chambre tout confort avec une wifi ok coûte 17e, avec une terrasse qui donne sur une super vue sur la colline du palais de la reine. Nous nous reposons l’après-midi et commençons à réfléchir à notre programme étant donné que nous ne connaissons encore rien de Madagascar ;-)… et oui nous voyons maintenant tout au fur et à mesure !
Nous visitons la ville le lendemain pour faire le tour du centre en descendant la rue de l’Indépendance pour ensuite remonter jusqu’au palais de la reine à pied. Nous ne croisons aucun touriste et nous nous faisons mendier continuellement. Pour avoir lu des témoignages sur l’insécurité dans cette ville et dans le pays, nous mettons un peu de temps à nous détendre, la grande pauvreté et la mendicité n’aidant pas à cela. Mais une journée à Antananarivo vaut le détour à condition de ne pas sortir à pied la nuit car la misère extrême peut facilement appeler à la délinquance. Le déjeuner est pris par hasard dans un endroit qui est connu de fête et fréquenté par les vieux wazas (étrangers) accompagnés de jeunes malgaches… Ensuite pour nous rendre au palais de la reine à pied nous empruntons de petits chemins piétons et de petits escaliers qui coupent la route peu agréable faite pour les voitures. C’est dimanche, de nombreux malgaches endimanchés se rendent à l’église. Nous passons justement devant une église où une fête est organisée. Les églises ici, plutôt d’un courant protestant/luthérien, sont souvent très animées ! Le soir d’ailleurs nous nous retrouverons par hasard dans un gros concert évangéliste où nous avons eu envie de danser et chanter avec eux tellement c’était entraînant et joyeux !
Quand nous arrivons au grand Palais nous sommes alpagué par un guide pour nous faire la visite. Généralement nous hésitons car cela augmente le coût d’une visite, mais ces guides sont obligatoires à Madagascar, le premier contact est bien passé avec lui, et il faut dire que cela reste pour nous très peu cher. Ce guide qui s’appelle Andry nous a plu dans son approche, il est intéressant et drôle dans sa communication. Nous faisons une très belle visite du palais en apprenant plein de choses de Madagascar. Le palais est sympa à voir, nous le conseillons, et avec un guide sinon cela perd de son sens !
Nous disons à Andry que nous souhaitons partir le lendemain pour descendre le fleuve Tsibirinha en pirogue sans agence comme on le fait depuis plusieurs mois, et pourquoi pas descendre le long de la côte ouest du pays jusqu’à Tulear pour ensuite remonter tranquillement la fameuse Route Nationale 7… Il sourit gentiment en nous informant que Madagascar ce n’est pas l’Asie et qu’il faut être organisé avec un guide… Ayant l’habitude de ce genre de remarque pour vendre la prestation, nous écoutons en restant vigilant. Nous lui disons que nous sommes en bag-packs et voulons y mettre peu d’argent. Autour d’une petite THB (Three Horses Beer, la bière locale) et devant une super vue d’Antanana, il nous propose un programme avec lui, le moins cher possible que nous déciderons finalement de suivre, sans aucun regret ! Sans lui, ce que nous avons fait aurait été impossible car cela ne se fait pas au jour le jour, notamment descendre la côte ouest ne se fait que en 4×4 car elle est difficilement praticable et peu desservie, et un 4×4 avec chauffeur cela se réserve en avance.. Et c’est aussi quand même risqué de se faire dépouiller par là-bas… Ouf ! On se dit que c’est quand même plus l’aventure qu’en Asie, et on est content d’être tombé sur Andry !
En route pour Miandrivazo !
Nous décidons de partir vers 6h pour aller à la gare routière car nous n’avons pas pu réserver de taxi privé pour Miandrivazo. Cet endroit est peu desservi et nous n’avons comme solution que le taxi-brousse qui fait la navette pour aller chercher le poisson à Miandrivazo et le ramener à Antananarivo 😉 Épique ! Une fois à la gare routière, on nous annonce un départ à 10h pour arriver à 17h. Le véhicule partira finalement à 12h30 et arrivera à 2h du matin après au moins 3 crevaisons, un long stop à Antsirabe pour charger la glace qui conservera les poissons, et une pause repas dans un super bouiboui de bord de route. Ça nous donne un bon aperçu du taxi-brousse que nous utiliserons fréquemment par la suite. Pour le moment les paysages nous rappellent un peu l’Asie (mais avec une terre rouge ;)) car sur la route d’Antsirabe se trouvent beaucoup de rizières, mais par la suite cela se transformera et nous fera plus penser à l’Afrique. Chez la population également nous verrons des différences en retrouvant une population beaucoup plus typée africaine à l’ouest du pays, tandis qu’elle peut être plus de type indonésienne/malaisienne ailleurs. Sachant qu’il est fortement déconseillé de voyager la nuit, on n’était pas très rassuré au début, mais bon ce n’était pas prévu et nous étions en route.. En tout cas il n’y a pas eu d’incident 😉
Le guide nous a réservé un endroit chouette pour dormir à pas cher. Nous décollons à 7h le lendemain dans une genre de vieille jeep sans fenêtre qui fait également taxi, pour rejoindre le “quai d’embarquement” qui se trouve dans un village où nous aurons notre premier contact avec la joie des enfants qui nous suivra pendant tout le voyage ! Très curieux, ils crient “waza, wazaa” qui veut dire “étranger” et nous nous ferons appeler comme cela tout le séjour, mais c’est très amical ! Les wazas sont aussi vus un peu comme de petits pères noël qui distribuent des savons, des stylos… car oui, la majorité des personnes croisées dans les villages n’ont rien et le moindre savon, petit échantillon de crème ou stylo est comme un vrai cadeau. Nous avions apporté 2 sacs de produits d’hygiène et une dizaine de cahier et des stylos que nous avons distribués au fur et à mesure en essayant de le faire lorsque nous avions des échanges avec eux comme quand on s’arrêtait dans un village. En distribuer à la demande risque d’encourager la mendicité des enfants, pas toujours évident car ils sont souvent en guenilles.. La prise de la pirogue annonce la couleur, pas assez de fond, nous faisons un bout à pied en la suivant, on est clairement dans la savane, désertique, aride même si au bord du fleuve (qui est à niveau bas). Il y a quelques cultures de riz où les faibles rendements sont visibles. Mais les paysages sont magnifiques et les gens tellement gentils, souriants, attachants.
La descente en pirogue du fleuve Tsiribihina
C’est parti, nous passerons 2,5 jours et 2 nuits hors du temps, au bruit de l’eau qui glisse sur la pirogue. Nous n’avons pas de moteur mais 3 piroguiers qui rament dont le capitaine s’appelle Evarista, un homme des villages, ne parlant pas assez bien français pour être guide. Il fera aussi la cuisine sur la pirogue, un véritable régal 😀 ! Nous apprendrons à la fin que ces trois hommes rentreront en pirogue à contre courant, ce qui leur prendra 10 jours… et nous avons payé 300000 ar (75€)/pers tout compris (nourriture et bivouac).
Nous voyageons toute la journée, soit une 10zaine d’heures par jour. Le paysage défilant lentement, c’est magnifique, il fait chaud, nous sommes rythmés par la contemplation, la sieste, la chansonnette, les repas, le café… Nous croiserons une seule autre pirogue avec un couple d’Américains professeurs en géologie. Le soir, nous bivouaquons sur une petite plage dans une petite tente que les piroguiers montent pour nous. Eux dormiront sous les étoiles. Notre petit matelas est un peu humide et vieillot et il a l’odeur de l’expérience ;-). La deuxième nuit que nous passons sur une autre plage, nous visitons le village d’à côté et pouvons échanger quelques heures avec les habitants. Ils vivent avec rien dans des huttes. Tous les villages où nous nous arrêterons n’auront pas d’eau courante, pas d’électricité. Ils n’ont rien de matériel, peu à manger, pour la plupart pas de savon et beaucoup, beaucoup d’enfants qui ne vont pas à l’école.
Le soir Evarista a fait appel à ses jeunes collègues du village pour nous préparer un petit show de danses traditionnelles (voir vidéo;-). L’ambiance était électrique, le niveau de certains étaient bluffant, les instruments si sommaires présentaient une rythmique sans faille. Une petite dizaine dansait et une autre partie regardait avec nous. Moment magique. Les jeunes d’ici n’ont jamais ou rarement bougé de leur village, ils n’ont pas de téléphone, n’ont jamais vu la télé pour la plupart… David sort l’ordinateur pour leur montrer des vidéos, leur réaction est indescriptible.
Au petit matin, le calme et la vue sont incroyables. Nous repartons au prochain village pour prendre le 4×4 avec un sentiment de grande satisfaction. Nous commençons notre voyage à Madagascar par le meilleur !!!
Nous laissons nos piroguiers avec une certaine émotion de les quitter et de les imaginer remonter le courant pendant 10 jours… Pendant que nous attendons le 4×4 et son chauffeur mémorable, Dada de Morondava, nous nous promenons dans le village entourés de beaucoup, beaucoup d’enfants. Ils réclament des biscuits, des bonbons… Quand nous distribuons des bananes cela peut être très envahissant tant ils se bousculent pour les prendre, mais il est facile de détourner leur attention en jouant. D’ailleurs, David l’a bien compris, et son sens de l’animation et de la fête prend les commandes !! Les enfants qui généralement semblent être entre eux et sans adulte sont très réactifs et dans l’imitation de ce que l’on dit ou fait, ce qui fait qu’il a organisé un “1 2 3 soleil” qui a duré une bonne heure et a bien animé le village !!
Les tsingy et Morondava, deux circuits touristiques connus de l’Ouest malgache !
Pour cette deuxième étape, nous commençons notre road-trip en 4×4 avec Dada notre super chauffeur dont Andry vend les nombreuses qualités sur la route ! Nous partons pour environ 3h/4h de route ou plutôt de piste pour rejoindre les Tsingy à la nuit tombée. Normalement il est demandé aux 4×4 de faire partie d’un convoi de touristes pour plus de sécurité et éviter les attaques, mais nous sommes partis avec du retard. Nous apprenons qu’il y avait des attaques de wazas encore le mois dernier sur cette route, on s’y prépare et on est prêt à se laisser dépouiller (tant que la vie est sauve, on relativise tout) mais il ne nous est rien arrivé.
Nous arrivons donc à la ville de Bekopaka où Andry nous a réservé un super petit bungalow dans un endroit comme on les aime où il y a un espace commun convivial. Le lendemain, après une balade en pirogue sur le pour visiter 2 grottes et observer de loin des tombes placées dans les creux de falaise, nous partons pour une randonnée de 3h environ dans le parc national des célèbres Tsingy. Il y a plusieurs choix de parcours, celui que nous avons fait n’est pas le plus grand, il était pour nous facile bien que certains passages doivent être compliqués pour certains : des passages très serrés dans une grotte, ou entre deux falaises, de la via ferrata.. On a beaucoup aimé d’autant qu’après plusieurs jours les fesses posées au fond dune pirogue, on a bien besoin de se dégourdir ;-). Limite on en aurait re-demandé ! C’était très sympa, les formations géologiques sont impressionnantes, et la variété technique des différents passages nous a plu. Nous terminons cette ballade dans l’après midi où nous avons quartier libre pour chiller et glander sur le net.
Le lendemain matin, nous partons pour Morondava avec l’objectif d’arriver à l’allée des baobabs avant le coucher du soleil ! Sur le chemin nous croisons déjà nombre de baobabs, tout au long du voyage on verra qu’il y en a vraiment de plein de genre différent (9 espèces!)! Et souvent impressionnants par leur taille, leur épaisseur. Il y a sur le chemin le baobab amoureux car son tronc est en deux parties qui sont enlacées, et un gros baobab sacré à qui sont adressées des prières. Tous les baobabs sont sacrés dans ce pays, ce qui fait que l’on n’a pas le droit de les pointer du doigt, il faut rentrer son index ! (tout comme les tombeaux). C’est “fadi” (interdit). L’allée des baobabs est très chouette, les baobabs sont très grands et assez élancés ! Sur la route nous sympathisons avec un groupe jeunes femmes qui étaient aux Tsingy et qui ont participé à une mission humanitaire en tant que médecins dermato, dentiste, généraliste, la dernière étant journaliste. Après Morondava elles ont prévues de rentrer en taxi brousse à Antanana, mais Lucie la dentiste a moins d’impératif que les autres et avait chercher à faire le trajet jusqu’à Tulear par l’ouest mais cela lui coûtait trop cher à elle seule de prendre un 4×4 avec chauffeur. De notre côté nous ne sommes pas contre une sympathique compagnie supplémentaire qui nous permettrait également de réduire nos frais !! En deux deux le deal était fait, et nous sommes répartis le lendemain avec elle ! Pas très frais cependant car la nuit à été festive à Morondava, après un super dîner de fruits de mer c’était l’occasion de tester pour la première fois les soirées malgaches ;-). Chez Joe le Rasta, bar immanquable de Morondava avec un live-band local reggae. David ne sachant pas s’arrêter à même fini dans une discothèque avec le groupe jusqu’à 3h du matin 😉
Prochaine étape le lendemain : Madagascar hors des sentiers battus !