Minneriya, Sigiriya et Dambulla

Minneriya, Sigiriya et Dambulla

Nous avons passé la dernière partie de ce voyage au Sri Lanka avec 3 nuits dans la ville de Dambulla, que nous avons rejoint directement par bus (7h heures). Cela nous a permis d’une part de faire une pause sur notre trajet de retour jusqu’à l’aéroport de Negombo, d’autre part de visiter les dernières beautés que nous pouvions voir en plein cœur du “triangle culturel”. Au programme : le Minneriya National Park pour faire le plein de nature et d’animaux, le Lion’s Rock de Sigiriya où se trouvent les ruines d’un palais et les grottes hautes en couleurs de Dambulla. Un super programme, mais cela sent déjà la fin dans notre tête, où l’on commence à se projeter au Myanmar.

Le soir même de notre arrivée, comme nous sommes le 14 février, des flyeurs de saint Valentin sont distribués dans la rue pour proposer des soirées spéciales avec musique live et réductions sur le menu. Je ne sais pas pourquoi, par facilité peut être, mais nous avons mordu à l’hameçon en s’imaginant rencontrer la jeunesse de Dambulla manger et bouger sur de la musique live sympa. On se retrouve dans un restaurant à la déco neuve et froide, un grand menu dans lequel finalement seuls 3 plats sont disponibles, quelques familles sont présentes avec leurs enfants. Mais le niveau musical du chanteur-joueur de synthé restera mémorable tellement nous avons ri;-).

Le Minneriya National Park

Il s’agit d’un parc plus grand que celui de Udawalawe. Notre hôte nous l’avait déconseillé en cette période de l’année dans le cas où nous voulions voir beaucoup d’éléphants, car il possède une grande variété d’espèces différentes mais peu d’éléphants en cette saison. Il nous conseillait plutôt l’Eco Park où ils sont à cette période (mais peu d’autres espèces) et de préférence l’après-midi. Craignant les hordes de touristes et de jeeps à l’Eco Park, nous préférons l’autre option, tôt le matin afin de profiter de plus de fraîcheur et pour avoir le parc pour nous. Pour s’y rendre, il s’est occupé de nous faire venir une jeep avec chauffeur qui nous a accompagné pour la journée.

Effectivement il n’y avait personne ! Même l’accueil n’était pas encore en place quand nous sommes arrivés vers 8h 🙂 Nous démarrons fort avec un groupe de biches, un jeune cerf, un premier couple de renards (les renards sont toujours par deux), et des singes. Le parc est très beau, nos yeux sont grands ouverts, ceux de notre jeune guide aussi. Cela fait plaisir à voir car au moindre oiseau que nous apercevons il semble prendre autant de plaisir que nous ! Nous alternons différents types de végétations. Notre chauffeur prend la peine d’éteindre son moteur quand on rencontre des animaux, ce qui n’est pas courant ! Nous arrivons dans un endroit avec de grands bambous entremêlés les uns aux autres et formant ainsi comme de grandes bouquets. Certains sont écrasés, on imagine bien un ou deux éléphants passer par la !!! Jusqu’à ce qu’on le voit ! Le mâle, grand, imposant, en train de manger au milieu des bambous. Il barri une première fois de manière pas très commode, possible qu’il se sente importuné. Notre chauffeur avance encore sur le virage pour se retrouver avec un meilleur angle de vue. Fantastique. Il y a quelque chose de différent comparé à nos premiers éléphants d’Ulawalawe. Peut être parce que c’est un mâle, et que l’on est plus proche. Il a une pigmentation rose au niveau de sa tête, et des défenses. Il semble qu’on le dérange car il remue un peu nerveusement. Et ça n’a pas manqué, tout d’un coup, il se met à nous charger en barrissant….. Alors là, vous n’imaginez pas l’adrenaline qui vous traverse, avec le guide qui ouvre grand les yeux et la bouche, le chauffeur avec un réflexe magistral et sans caler, redémarre en urgence pour pas se faire aplatir… Capucine a tellement flippé qu’elle n’a pas pu regarder ailleurs que vers la route qui nous permettait de fuir. David, lui, a réussi à maintenir le regard et la caméra vers l’éléphant (voir film;-)… Ça été très vite, l’animal n’a pas insisté en nous coursant plus longtemps, mais alors ça été un véritable shot émotionnel… Après ça nous verrons une femelle et quelques autres espèces : un autre couple de renard, un grand varan, des oiseaux… mais rien de plus.

Ensuite, notre chauffeur nous a déposé dans un petit centre de massages et de médecines ayurvédiques où nous avons eu quelques échanges avec le médecin. Premier et seul massage au Sri Lanka ! Qu’est ce que c’était bon ! A la fin on nous a même fait rôtir dans un genre de barbecu géant cuisson vapeur allongés sur pleins de petites feuilles qui ont sûrement des propriétés des intéressantes mais nous n’en avons pas retenu le nom;-)

 

Le “Lion’s Rock” de Sigiriya

Le deuxième jour, nous voulons nous rendre à Sigiriya à vélo dans l’objectif de gravir ensuite le fameux Lion’s Rock, un immense rocher sur lequel à été construit un palais au 5ème siècle. Sachant que notre hôte loue des vélos et pour ne pas reproduire notre erreur de Jaffna de ne pas évaluer les distances et ne pas se faire avoir par l’aveuglement de notre motivation, nous avons pris le temps de préparer le matin même un super itinéraire en dehors des routes principales, ce qui nous promet une journée sportive oui, sans parler de la chaleur, mais très belle !! Fin prêts, nous regardons quand même si les vélos tiennent la route…. mais il aurait fallu les vérifier avant de préparer notre parcours, car ils sont sous-gonflés, ce sont des vélos de ville, et ils sont trop lourds/vieux/rouillés de sorte qu’ils nous compliquerons trop le trajet.. Nous retenons cette nouvelle leçon de vérifier le matériel avant tout.. Finalement, un scooter fera très bien l’affaire !

Pas de regret, la balade est vraiment superbe, tant à l’aller qu’au retour. C’est un vrai bonheur e prendre ces petits chemins. Puis nous attaquons le rocher du lion vers la mi journée, avec une foule de touristes principalement sri lankais. La montée des marches n’est pas si difficile, d’autant qu’il st facile de s’arrêter faire une pause si besoin. Par contre la chaleur est vraiment très forte et complique tout. Pas besoin de bouger pour dégouliner. Cette “marche” est très belle à faire et nous la conseillons malgré le nombre de touristes en tout cas à en pleine journée. Les jardins au pied du rocher sont très paisibles, et le sommet est wahou. Un petit west coast s’impose pour marquer le coup 😉

Brin d’histoire sur cet endroit : En 460 ap JC, le fils légitime du roi d’Anuradhapura est chassé par son frère aîné qui accéde au trône. Craignant sa vengeance, il se motive à faire construire un palais au milieu d’une forteresse au sommet de ce haut rocher (370 mètres), il quitte la capitale royale d’Anuradhapura, et il s’y perche… Il construit un ingénieux système d’irrigation et de citernes lui permettant d’avoir une piscine et des jardins. La peur et la paranoïa font parfois accomplir de grandes choses !! Dommage pour lui, 18 ans plus tard son frère n’a eu qu’à faire le siège du rocher pour l’affamer en seulement une semaine, faute de provision… 

Pour notre repas du soir, nous avons souhaité profiter de la cuisine de la maman de notre hôte. Et comme nous n’avons encore fait aucun cours de cuisine, nous avons demandé à faire ce repas avec elle (Élodie, si tu nous lis :-*). Ça n’a pas été triste ! La maman ne parlais pas anglais donc son mari restait là pour traduire comme il pouvait avec un niveau scolaire. Capucine s’est faite reprendre plusieurs fois sur sa manière de couper les légumes, décidément David gère bien mieux ce domaine !!! Nous n’avons pas toutes les traductions d’ingrédients en anglais, mais nous devrions pouvoir mettre au propre une petite recette sympa !! Malheureusement le délicieux Dahl (des lentilles corail assaisonnées à merveille) a déjà été cuisiné dans l’après midi, mais les ingrédients utilisés sont sensiblement les mêmes. Les sri lankais utilisent principalement la coco comme base de cuisine : ils rappent la coco et l’écrasent (jusqu’à en faire du lait de coco) pour la mélanger avec des différentes épices (cinnamon, etc ). Le dîner à été excellent.

Le soir même la maison voisine organisait un concert live sous nos fenêtres, avec sonos. Décidément, nous l’avons remarqué et le constatons encore, la musique n’est selon nous pas le point fort de ce pays !! Sans parler forcément de goûts musicaux, lors des différents live entendus ils ne chantaient pas juste. Comme nous sous la douche quoi;-)

Les grottes de Dambulla

Arrive notre 3ème et dernier jour au Sri Lanka. Nous avons la matinée pour de dernières activités car l’après midi nous prenons un bus pour Negombo avant de nous envoler au Myanmar !! Nous nous levons de bonne heure pour un dernier footing matinal que nous avons peiné à terminé (chaleur et fatigue générale) avant de nous rendre à ces fameuses grottes. Ce fût un coup de cœur. Incroyable imagination des hommes que de décider de créer un temple dans des grottes, avec un immense Bouddha de 15 mètres allongé, et de magnifiques peintures murales recouvrant la totalité des murs des grottes... Cette idée sort de la tête du roi Valagama qui a dû s’enfuir de la capitale royale pour s’y réfugier il y a plus de 2000 ans afin de se protéger des tamouls. L’aménagement de ces grottes vient de sa gratitude envers les divinités, une fois son trône récupéré. Il s’y trouve aujourd’hui plus de 150 statues de Bouddha, et des milliers de peintures sur les murs qui auraient été ajoutées au fur et à mesure par les rois du Sri Lanka.

Avec la chaleur qu’il faisait encore aujourd’hui, la fraîcheur des grottes n’est pas de refus et évite peut être à David de faire un malaise (sûrement coup de chaud la veille…)

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Jaffna, l’extrême nord du Sri Lanka : authenticité

Jaffna, l’extrême nord du Sri Lanka : authenticité

Après ces 5 nuits fantastiques dans les montagnes du Sri Lanka, nous décidons de prendre un train de nuit pour nous rendre à Jaffna, ville à l’extrême nord du pays. Il paraît que cette partie du pays n’est pas encore très touristique du fait de la dernière guerre, mais qu’il est désormais possible de s’y rendre facilement.

Nous sommes obligés de prendre deux trains pour aller à Jaffna. De Kandy à Polgahawella, comptez 1h30 de train environ. Ce train était aussi blindé en 2nde classe que notre premier train depuis Colombo en 3ème ! Beaucoup de Sri Lankais revenaient sur la capitale après un week end passé à Kandy. Nous avons pu échanger avec un jeune couple de Colombo et de notre âge qui venait justement se faire un weekend en amoureux. Le gars était sympa et parlait bien anglais. David s’en serait sûrement fait un pote si on était allé à Colombo. Après ce court mais intense trajet comprimé et pour patienter lors des 3h d’escales qui nous attendent, nous sautons dans un tuktuk pour aller prendre une petite bière dans un resto-bar local. Peu de touristes doivent passer dans ce coin.
Nous sommes partis à 22h de Polgahawela et avons mis 7h30 de train pour Jaffna. Bien sûr il n’y avait pas de train couchette et nous avons passé la nuit sur des fauteuils à l’assise inexistante, effacée par les dizaines d’années de service. Mais pour éviter d’être serré, cette fois ci nous avons opté pour une 2nde classe réservée (4€/pers), donc avec place assise assurée pour chacun : faut savoir se faire plaisir de temps en temps 😉 !

Ce trajet est finalement passé assez vite, et malgré quelques appréhensions au départ du fait de quelques mises en garde sur la sécurité de nos affaires dans le train. Nous n’avions personne devant nous, nous pouvions donc étaler nos jambes sur la paroi de devant et avoir nos affaires avec nous 😀

Jaffna côté mer ou vis ma vie de pêcheur

Nous sommes arrivés bien fracassés de cette petite aventure vers 6h du matin, au petit jour. Notre réservation de logement n’étant pas encore confirmée, nous décidons de marcher avec nos affaires jusqu’à la mer, à 1,5 km de la gare. Nous pensons prendre un petit café sur la route mais sans succès. En chemin, nous sommes spectateurs du lever des habitants. Ils ne doivent pas avoir l’eau courante car il font leur toilette dans la rue avec les fontaines/puits qu’il y a devant chez eux. Nous passons à travers de nombreuses rues. La vétusté des habitations et l’habillement semblent témoigner d’un niveau de pauvreté plus important que ce dont nous avons pu avoir l’impression ailleurs. Ils sont d’apparence un peu moins souriants que dans le sud touristique. Rappelons que la grande majorité de la population est ici Tamoul (la même que dans l’Inde du sud). Nous pensions voir une majorité d’hindous mais voyons beaucoup d’églises. Nous apprendrons plus tard que la côte est dominée par les chrétiens qui sont tous des pêcheurs.

Une fois à la mer nous remontons la côte, toujours dans l’espoir d’un café. Nous passons devant nombre de pêcheurs qui s’affairent avec leurs pêches de la nuit. Les regards sont différents. Nous sentons qu’il sont peu habitués aux touristes. Mais après avoir demandé plusieurs fois où boire un café, et alors que nous commencions à fatiguer et abandonner, des pêcheurs nous ont proposé de venir en boire chez eux. Mais oui !

Ce fût une matinée fantastique, avec des personnes curieuses, ouvertes, qui ont l’envie de rencontres et de partage…
Nous avons passé la matinée chez eux, de 7h à 14h. Même après une quasi nuit blanche nous étions pleins d’énergie. Au départ nous étions un peu gênés, peut être eux aussi car ils s’assuraient de nous recevoir au mieux. Niveau d’anglais assez bas, nous mettons beaucoup de temps pour communiquer mais on se débrouille et c’est très chouette ainsi ! Nous imaginer les uns et les autres si étrangers et pourtant faire preuve d’autant d’attention et d’effort pour entrer dans un partage, s’en est émouvant ! Mais aucun de nous n’est parvenu à retenir les prénoms des uns et des autres… Après nous avoir offert un “petit” déjeuner, le pêcheur chez qui nous sommes doit partir vendre la pêche de la nuit au marché. De notre côté nous partons avec deux de ses amis qui sont aussi ses collègues directs de pêche sur le même bateau pour une balade exotique où nous sommes scrutés de la tête aux pieds tout du long. On ne leur en veut pas, on s’ébahit devant tout et il faut dire que l’on dénote vraiment ! Dans les rues, on peut admirer les étalages de poissons séchés, les sceaux de crabes et de crevettes à gogos… la pêche est leur ressource. Et pourtant, il y a des tas de plastiques partout, flottants. Nous voyons plusieurs personnes jeter canettes et plastiques à la mer sans questionnement. La conscience écologique est loin de leurs préoccupations. Au retour, nous jouons avec eux à une sorte de pallet/billard puis tentons de faire un Mind (merci Lisa pour ce cadeau de voyage ;-)), mais l’explication des règles du jeu n’ont pas été aisées, et ils ne semblaient du coup pas hyper emballés !!! Une fois que l’on a accepté qu’ils nous offrent le déjeuner, et quand le menu est décidé, notre ami nous a fait rêver (et déchanter) en nous amenant avec lui relever ces casiers avec sa barque où les rames sont de gros et longs morceaux de roseaux. Moments magiques (et désenchantant), nous voyons en bateau des aigles et deux genre de pélicans sri lankais, et les couleurs des bateaux sont sublimes. Il relève plusieurs casiers, pour au final ne garder que 4-5 gros crabes et quelques petits (qui seront pour nous ;-)). Pour ce bilan, une trentaine de petits poissons à moitié morts seront rejetés à la mer (dont on perçoit le gasoil à la surface) avec morceaux de plastiques et autres déchets, quelques crabes volontairement “abîmés/mutilés” sur leur pince juste pour nous montrer… Comportements qui heurtent un peu la sensibilité des bobos français que nous sommes.

La dernière partie de cette journée est la plus drôle : il a invité des amis pour boire des coups. Ce sont des amis d’enfance qui ont en moyenne notre âge avec une bien plus grosse descente 😉 Ils nous invitent à déjeuner les crabes de la matinée et des morceaux de calamars revenus au lait de cocos préparés par madame (oui ici les hommes ne font pas à manger). Pour les remercier nous achetons 2 bouteilles d’arak, leur alcool local de palmier. L’un d’eux nous dit que ça rend fou quand tu n’es pas habitué ;-). Pour nous ca ne sera que 3 canettes de biere pour deux. Ils descendront les 2 bouteilles… La timidité de la matinée est terminée. Nous nous trouvons à chanter, jouer de la musique sur des cubis en plastique, danser et bien rigoler. Bref on a partagé une cuite entre bon copains, ça a rappelé à David les soirées épicurvins ;-). Ils nous réinvitent pour le soir à manger et à dormir, mais la fatigue et le besoin de douche auront raison de nous, d’autant que nous commencions à sentir chez eux les effets d’un alcool, comment dire… affectueux !

Le tour de la péninsule en vélo

Pour cela, nous louons deux vélos. La mauvaise estimation des distances, qui plus sous un soleil de plomb, aura raison de nous, c’est difficile et nous n’en ferons que la moitié ! Mais c’est une superbe balade que nous conseillons (peut être plus en scooter par contre) ! Cela rappelle des paysages de Camargue, avec beaucoup d’oiseaux, des aigles… Nous traversons pas mal de champs où les paysans nous saluent tous de très loin. Des chèvres rigolotes aux très longues oreilles font leur apparition et les gens dans les villages sont de nouveaux très souriants. Sur la route, en passant dans un village, nous entendons tout d’un coup un peu au loin beaucoup musique sortant d’un haut parleur. Nous décidons de nous approcher avec curiosité et découvrons un événement sportif dans une école primaire tamoul-hindouiste. Et oui, jusqu’à l’université, les écoles (gratuites et obligatoires) sont séparées par religion : Bouddhistes, Musulmans et Hindouistes. Cependant nous comprenons que l’enseignement spécifiquement religieux se fait quelques hiures le dimanche. Le niveau d’éducation reste bien sûr identique pour ces trois types d’écoles gérées par le gouvernement (info d’une discussion avec le professeur d’un lycée musulman à Jaffna). On approche timidement, les gens nous regardent également avec curiosité en se demandant ce que nous faisons là. Une jeune femme vêtu d’un joli sari nous approche, comme si elle nous connaissait, se présente comme chrétienne, demande si nous aussi, et nous fait s’asseoir. Nous comprendrons plus tard que nous étions à la place des invités VIP ! Sur notre gauche, il y a une quarantaine de femmes en sari qui attendent le “show” de leurs enfants. Il n’y a aucun homme, quand on pose la question on nous dit qu’ils sont au travail… Quelques minutes après, un cortège d’enfants entre, tambourins à la main pour escorter plusieurs personnes dont le ministre de l’éducation qui s’assoira à 2 chaises de nous. Nous restons environ une heure où nous pouvons discuter notre voisin qui se dit politicien/député, et avec le principal du collège qui est devant nous. On nous apporte à boire et à manger (contrairement au coin des mamans). Comme quoi dans la vie, la curiosité apporte toujours de belles rencontres 😉

Sur le retour, nous passons 30min dans un magasin où Capucine achète un beau Sari blanc. Les essayages avec les vendeurs/vendeuses étaient épiques et minutieux. Pas certain que nous arrivions à le remettre aussi bien une fois rentrés !! Dans les magasins il doit y avoir toujours 4 fois plus de vendeurs qu’un équivalent en France. Là ils étaient 5 dans une boutique de 10m2 ;-).

Un des meilleurs moments à Jaffna a été ensuite notre visite dans le temple Hindou de Nallur Kandaswamy Kovil. Nous sommes arrivés en pleine cérémonie, la première à laquelle nous assistions. C’était impressionnant. Le temple déjà était magnifique, autant par ses formes architecturales, ses peintures murales et ses icônes des différents dieux hindous. David doit enlever son T-shirt car les hommes doivent obligatoirement être torse nu, ce qui n’est pas pour lui déplaire ! Les hommes et les femmes forment souvent des files indiennes pour regarder les prêtres réaliser tout un tat de manipulations avec des bougies, des encens… Parfois ils poussent des cris en levant les bras. Pour agrémenter tout ça, un prêtre tambourine sur une caisse très grave, une femme entonne un chant envoûtant, et un musicien souffle dans une sorte de grande flute orientale dont nous n’avons pas le nom. L’ambiance est incroyable et difficile à décrire. Ce qui est sûr c’est que ça prend aux tripes !

Deft Island

Le lendemain nous décidons d’aller sur l’ile de Delt Island. Cette île est le lieu le plus proche du continent indien qui n’est qu’à quelques kilomètres. Nous prenons cette fois-ci un scooter qui nous permettra de finir notre itinéraire voulu ;-). La route pour prendre le bateau est magnifique, nous traversons plusieurs grands ponts et digues réalisées pour relier différentes îles. Nous arrivons pile poil à l’heure (comme souvent) et découvrons le ferry qui est en fait un vieux rafiot où les gens sont entassés dans les cales comme dans un bus. Ce voyage est une fois de plus épique. Il y a une quinzaine d’étudiantes musulmanes avec leurs professeurs. Déjà qu’elles rient facilement en nous observant, nous ne pouvons nous empêcher de les faire rire en dansant sur place sur les musiques indiennes diffusées dans le bateau. Nous pouvons discuter avec les professeurs (de religion, de géographie, d’économie, de langues tamoule et anglaise) qui parlent un anglais impeccable. Nous apprenons que dans le pays, il y a seulement 30% d’étudiants qui ont le bac et seulement 10% qui vont à l’université. L’université est publique et le gouvernement assure un travail à tous les diplômés, limitant donc leur nombre, possiblement faute de moyens.
L’île de Delft n’est pas folle mais la balade en tuk-tuk pour en faire le tour reste sympa. Cette île a eu un passé plus riche que son actualité, en témoigne les centaines de kms de petites murailles bâties à l’aide de ce que l’on prend pour des coraux fossilisés, de vieilles ruines, et des arbres-plantes qui en vampirisent d’autres tels des aliens. Nous croisons des champs de vaches et de chevaux sauvages. Nous ré-assistons par hasard à une cérémonie hindou. Le retour sur le bateau est plus difficile, il y a beaucoup de houle alors ça demande des exercices de respiration digne d’une préparation à un accouchement ! Nous passons ce voyage à côté d’un militaire avec qui nous papotons.

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Haputale, Ella, Nuwara Eliya et Kandy : les montagnes de thé

Haputale, Ella, Nuwara Eliya et Kandy : les montagnes de thé

Après avoir savouré les plages du sud et le parc de Udawalawe, nous sommes remontés vers les montagnes où la culture du thé est omniprésente. Des balades magnifiques, de la fraîcheur, une humidité montagnarde, et toujours des rencontres fantastiques nous ont fait apprécié cette petite semaine assez intense de 2 nuits à Haputale (must to do !), 2 nuits à Kithalella près de Ella (must to do too !), 1 nuit à Nuwara Elya (faire l’impasse…) et 1 nuit à Kandy (à faire au minimum 1 jour !).

Nous faisons le choix du bus local pour aller de Tangalle à Haputale. Après environ 3h de bus debouts puis assis, il y a une escale à Wellawaya où en arrivant on nous a informe que le prochain bus part avec un retard de plusieurs heures du fait de la fête nationale, qu’il sera bondé et mettra 2/3h pour rejoindre Haputale. Même si Capucine est plutôt d’avis d’attendre, l’idée d’arriver à 20h alors qu’il est 14h ne plait pas à David et nous prenons un tuk-tuk à 2000 Rp (10€) qui mettra 1h30. En réalité, ces filous de Sri Lankais nous ont bien eu car ils avaient quelque peu déguisé la réalité (le monsieur du guichet d’information compris !) pour nous faire prendre un tuk-tuk à la place du bus… Et le bus partait quelques minutes après notre départ ! Nous ne regrettons rien car notre chauffeur était très drôle et nous a arrêté sur différents points de vue dont une grande cascade. Malgré le brouillard qui sillonne les vallées par intermittence, les panoramas mêlant montagnes et forêts tropicales sont sublimes.

Haputale, capitale du thé noir

Nous arrivons à Haputale dans le brouillard, cette ville d’altitude nous rappelle un peu le Gunung Batur ou vers le Danau Buyan à Bali. Nous arrivons en même temps qu’un ancien collègue de boulot et ami de David Raphaël avec qui nous avions prévu de passer un moment ensemble. Notre chambre est plus sommaire que dans le sud, mais on n’est pas là pour vivre dans le luxe, nous n’avons pas le budget et nous nous en contentons bien ;-). Les propriétaires sont musulmans, comme une majorité de la population du village où nous sommes réveillés à 5h du matin par l’appel à la prière. Ils sont très gentils même si plus discrets que notre dream-team de Dondra. Ils parlent mieux anglais et nous partageons quelques échanges sur les activités du coin, mais aussi sur leurs difficultés dans le quotidien. Ils ne sont pas très réceptifs à cette fête de l’indépendance qui selon eux est appréciée des plus riches favorables à la politique du gouvernement. Pour eux si l’indépendance était une vraie fête positive au début, cela ne signifie plus grand chose du fait des difficultés à vivre dans un quotidien où la vie est chère.

Pour notre première journée nous partons pour faire la randonnée du Lipton’s Seat au départ de l’usine de thé (la plus grande du pays) que nous avons rejoins en tuk-tuk. Cette ballade est une de nos top recommandations : les paysages sont somptueux, les arbustes de thé se mélangent avec des cultures diverses de poireaux et carottes, des forêts, mais aussi avec la vie des villageois. Les échanges avec eux sont brefs mais très sympas, surtout avec quelques cueilleuses. Nous avons même l’occasion de nous essayer à la cueillette du thé, et David au port sur la tête des gros sacs de thé de 5 kgs… Le panorama en arrivant en haut est juste époustouflant, et nous y déjeunons en buvant une grosse quantité de thé 😉 avec quelques tapas locales (beignets frits aux diverses saveurs et épices, aux noms oubliés malgré les grosses quantités ingérées durant nos 3 semaines au Sri Lanka …). Au retour nous nous arrêtons dans une crèche et une école (dites Montessori !) où nous passons des moments très sympas avec les enfants qui sont gardés pendant que les parents travaillent dans les champs. Nous visitons pour finir l’usine à thé qui vaut le coup, et prenons plaisir à découvrir toutes les opérations unitaires et l’organisation (75 pers/équipe de poste) qui permettent le séchage, la fermentation et les sélections des différentes qualités de thé (génie chimique quand tu nous tiens…).

Le soir, Raphaël nous invite à dîner dans sa super chambre d’hôte : Te Anzal (https://www.tenzal.com/#) qui n’était pas dans notre budget mais qui était magnifique pour passer une soirée ! Le propriétaire est belge. Après avoir bien gagné sa vie dans la taille de diamant, il s’est bâti un immeuble de charme de plusieurs étages remplis d’antiquités de très bon goût avec plusieurs chambres. Si vous voulez vous faire plaisir allez-y !! Sa femme sri lankaise nous a préparé un repas excellent pour 16$ ! Merci Raphi pour cette invitation !

Le lendemain matin nous sommes partis courir dans une forêt de toute beauté avant de prendre le train pour Ella notre prochaine destination. Nous nous quittons avec Raphaël et Elise, content de ce moment partagé entres amis.

Ella, Elle l’a… ou Kithalella

Après environ 1h de train à scruter des collines magnifiques vertes émeraude, les cheveux de David au vent avec la porte du train ouverte, nous arrivons à la station de train de Kithalella, situé à 10 min d’Ella. Notre première impression est vraiment chouette, la gare est toute petite, en pleine jungle et surtout, le seul chemin partant de la gare est en terre. Après 20 min à monter nos gros sacs à travers diverses habitations en pleine forêt, nous arrivons à notre chambre d’hôte située en plein dans la jungle avec une terrasse et un panorama fantastique, donnant sur une petite vallée. C’est tout neuf et les hôtes sont adorables. 

Nous partons dans l’après-midi faire un tour dans les environs, la végétation est absolument luxuriante, et nous baignons dans les chants d’oiseaux et de tous les autres animaux habitant la forêt. Magique !! Après quelques mots et gestes échangés avec un cultivateur de thé (le premier homme que l’on voit dans les champs, c’est sa propre culture) nous tombons par hasard sur un petit bout de maison avec une cabane. Une jeune femme coupe du bois à la hache. Le décor est rupestre et est assez pauvre. Après quelques sourires échangés, un gamin sort, puis une dame un peu plus âgée. Les deux femmes nous invitent à rentrer chez elles. Nous sommes d’abord un peu gênés mais nous les acceptons et nous ne regretterons pas ce beau moment. Leur pièce à vivre est en fait assez grande et bien tenue, la décoration comme d’habitude serait qualifiée de très kitsch selon nos références. Elles nous offrent le thé et nous passons au moins une heure à essayer de communiquer car elles ne parlent pas un mot d’anglais. Il y a 3 enfants de 3, 5 et 8 ans,le plus jeune l’un nous bluffe par son énergie et sa présence. On peut aisément deviner que les gamins élevés dans des environnements aussi simples doivent trouver très tôt des ressources pour se débrouiller tout seul. Cette remarque sur l’autonomie est assez générale de tous les enfants rencontrés jusqu’à présent. Nous ressentons une pointe de tristesse en partant mais sommes très enjoués de ce moment. Lors d’un délicieux dîner, nous pouvons faire un peu plus connaissance avec nos hôtes. Lui travaille à Colombo et est cuisinier au parlement. Elle doit gérer l’affaire de chambre d’hôtes constituée de deux chambres toutes neuves. Nous avons l’impression que ce sont souvent les femmes qui gèrent les affaires dans le couple, du moins celles en lien avec la maison. C’est drôle car les chambres sont les seules choses terminées, le reste des pièces et la cuisine sont dans un état très délabré… Nous ressentons par leurs attentions (parfois un peu too much !) qu’ils débutent d’ans l’accueil et qu’ils sont très investis dans leur business.

Nous partons le lendemain vers Ella sans savoir ce que nous allons faire. Nous nous laissons guider sur la route d’Ella Rock mais décidons finalement de garder ce beau parcours pour un petit footing le lendemain matin. Nous faisons finalement demi-tour pour prendre la direction d’Ella et d’un grand pont offrant un super beau point de vue ! La route pour aller à Ella est la voie ferrée. Quelques touristes tant occidentaux que sri lankais suivent cette route où nous croisons également quelques vendeurs de bouteilles d’eau et de noix de coco, et quelques badauds qui nous arrêtent pour un brin de conversation. Il fait très chaud et ces quelques heures au soleil chauffent le crâne chauve et luisant de David… Après le pont, nous décidons d’abandonner le little Adam’s Peak pour de rentrer par un autre chemin qui nous fait passer par plusieurs villages et habitations. Nous finissons en tuk-tuk vu le risque d’insolation, la chaleur, et le nombre de kilomètres restants..

A 6h le réveil sonne. Nous nous levons tous les jours assez tôt pour profiter de la journée quitte à rentrer plus tôt (les après midis peuvent êtres très chaudes même si ce n’est pas la saison chaude qui s’étend d’avril à septembre). Après avoir chaussés nos chaussures de trails nous dévalons la colline pour remonter tout en haut de Ella Rock. C’est le point culminant le plus haut du coin, nous mettons 50 min à travers des chemins éclectiques, alternant de denses et hautes herbes, de la jungle, et une forêt plus “classique” pour nous… Le point de vue là-haut est sublime, et les quelques touristes ne gâchent en rien le plaisir du paysage. Pas de regrets pour l’abandon du little Adam’s Peak de la veille car nous sommes en face avec le même panorama. Ce petit trail super sympa nous dynamise bien de bon matin, et nous prenons le train pour Nuwara Elyia plein d’entrain (…) !

Nuwara Elyia

La route pour atteindre la ville est également magnifique. Après 3h dans un train vide (tandis que les trains allant dans l’autre sens, vers le sud, sont archis blindés de touristes et de locaux !!) nous arrivons à la gare de Nanu Oya où il faut ensuite prendre un bus pour 20 petites minutes de trajet (ne vous faîtes pas avoir par les taxis et tuk-tuk, le bus est fréquent, pas cher et très rapide !). Nous décidons ensuite de marcher 25 min pour rejoindre notre chambre d’hôte. Cette ville est drôle, beaucoup de maisons au style colonial anglais, un temps anglais également (de la brume, de l’humidité), des habitants qui semblent faire leur promenade du dimanche en famille avec leur parapluie (on dirait un peu un genre de Deauville sri lankais). Nous longeons un hippodrome où de nombreuses courses hippiques font la renommée de cette ville. Il y a un beau lac qui rend le décor sympa. Mais globalement la ville n’est pas folle et si vous manquez de temps nous vous conseillons de faire l’impasse. Par contre si vous décidez de faire une escale, allez dans le pub de la ville !! Le mélange de l’ambiance-cuisine sri lankaise et pub anglais est très sympa ! Nous passons une excellente soirée avec Myriame et son ami (cette rencontre était la raison première de notre escale à Nuwara Elya). C’est la troisième et dernière visite d’amis que nous ferons au Sri Lanka ce qui témoigne de l’intérêt et de la fréquentation touristique de ce pays. Même si malgré tout, en évitant un peu les touristes on peut vivre des moments très locaux donc n’hésitez pas à venir visiter ce magnifique pays à la personnalité si généreuse.

KANDY

Les quelques touristes croisés sur notre route  nous ont souvent déconseillés Kandy du fait de la pollution et de la foule tandis que les locaux nous ont à chaque fois vantés cette ville. Nous décidons tout de même d’y aller car nous avons besoin de récupérer notre carte Mastercard oubliée quelques jours plus tôt dans une cash-machine est que nous avons réussi à faire envoyer! 

En bus comptez environ 3h30 de route principalement sinueuse. Le confort minimaliste des bus et les routes de montagnes nous font parfois regretter nos choix de voyager local. Mais une fois le ventre remis et l’odeur de gasoil évaporé de nos narines, nous ne gardons que de bons souvenirs de micro rencontres, de sourires avec nos co-voyageurs, et du plaisir d’être debout porte ouverte pour regarder le paysage défiler. Au départ nous nous sentions effectivement un peu brusqué par la pollution et la circulation de cette ville qui est la deuxième plus grande du pays, après Colombo. Pour autant nous n’avons pas regretté cette escale ! 

Pour la carte nous devions arriver avant 14h car c’était samedi et sinon il fallait attendre lundi. Nous arrivons à 13h30 et un garde à l’entrée armé de son fusil à pompe nous dit que c’est fermé… Hors de question d’abandonner. David insiste en toquant quand même au carreau, en faisant des coucou au personnel avec de grand sourires, ils se décident à nous ouvrir. Après de longues minutes d’explications pleines de conviction, la manager va nous chercher notre carte ! Première mission accomplie !!! Deuxième mission, aller à Jaffna aujourd’hui ou demain… Nous prenons les infos à la gare : le train part à 16h avec un trajet de 2h jusqu’à Polgahawela, puis escale de 3h là bas avant un trajet de 7h (de 22h à 5h30) pour Jaffna. La longueur du voyage et la fatigue faisant, nous repoussons cela au lendemain pour passer la fin d’après-midi et la journée du lendemain à Kandy. Nous réservons un hôtel chouette pour seulement 10€ avec petit déjeuner sur Airbnb. La chambre n’a pas de commentaire ni de taux de réponse mais on est des fous, on réserve quand même. Mais en arrivant le patron nous explique qu’ils ne sont pas sur Airbnb : l’annonce aurait été créée par un ancien employé il y a quelques mois… C’est un hôtel avec des chambres bien plus chères que sur l’annonce. Mais le gérant est très sympa et nous trouve une solution : dans des dortoirs un peu glauques en sous-sol qu’ils n’ont jamais ouverts… Nous avons pour tous les deux 80m2 avec 30 lits ! Et finalement c’était confortable !

Nous décidons d’escalader une colline avec un Buddha géant tout blanc que l’on aperçoit au loin. Même si nos photos laissent à désirer, la vue sur la ville depuis ce grand Buddha blanc est sublime, montez-y ! Sur la route nous croisons quelques moines en train de faire des discours dans un haut parleur. Nous nous arrêtons pour demander des informations, les gens sont un peu gênés car il leur est difficile d’expliquer les choses en anglais. Nous insistons et un moine très sympa nous explique dans un très bon anglais qu’ils manifestent pour un moine qui aurait été emprisonné sans raison par le gouvernement dont ils critiquent la politique économique : un gouvernement qui suit les politiques occidentales, des personnes qui n’ont pas assez, alors qu’eux en ont trop et qu’ils privilégient le riches… Un discours de gilet jaune mais avec une toge orange ;-). Nous apprendrons par la suite que ce moine emprisonné serait en fait assez radical, notamment envers les minorités musulmanes… A ce sujet du “vivre ensemble”, des échanges avec d’autres personnes nous ont renvoyés une facette plus positive du gouvernement actuel qui serait très sensible à la bonne intégration des différentes communautés, connaissant le mal que peut générer un groupuscule séparatiste dans des populations au niveau d’éducation relatif, facilement manipulable (voir guerre civile terminée en 2009 seulement)

Le lendemain nous partons faire notre petit footing matinal, décidés à faire le parc Udawata Kele Sanctuary et le temple de la Dent (très réputé et sacré avec une dent de Buddha en relique !). Malheureusement, comme nous faisons tout au hasard on se retrouve du mauvais côté pour rentrer au parc (il n’y a qu’un entrée à l’ouest) et nous n’aurons donc pas le temps de faire le temps… Mais quel plaisir une fois arrivés dans le parc ! C’est une véritable forêt, les arbres y sont magnifiques et un footing dans ce cadre est juste fabuleux !! Une véritable bouffée d’oxygène et un grand coup de cœur nature 😉

Après une bonne douche froide et un petit déjeuner royal 3* gratuit (le maître d’hôtel nous ayant fait une sacré fleur pour 10€ la nuit) nous prenons un tuk-tuk pour visiter le célèbre jardin botannique (ou royal garden) de PERADINYA. Indispensable à faire si vous allez à Kandy, il y a des milliers d’espèces d’arbres, 200 de palmiers sur 59 ha !!!! Avant d’arriver le chauffeur de tuk-tuk (surement commissionné) nous dépose dans un petit spice garden situé à côté. Nous n’avons finalement pas regretté cette escale non demandée ! La visite était gratuite avec un guide et pendant plus d’une heure. Le guide nous montre plein d’arbres à épices différents en nous faisant goûter : cardamone, racines de gingembre, cannelle, noix de muscade, poivre (saviez-vous que le poivre blanc, rouge ou noire vient du même arbre ?! ce ne sont pas des espèces différentes). Le village ne vit quasiment que des épices qu’ils préparent et distillent eux mêmes. Nous repartons avec un pot d’aloé vera pure qui est un plaisir à barbouiller sur le visage !

Le souvenir du jardin botanique est grandiose. Nous sommes tous les deux subjugués par la beauté des arbres, de leurs incroyables racines, et leur variété. Cela nous rappelle un film/livre sur la communication et l’intelligence des arbres qui est très très intéressant. Une dizaine d’arbres du parc abrite des centaines de milliers de chauves souris frugivores en train d’essayer de dormir en attendant la nuit. En dessous, des dizaines de singes passent à côté de nous. Nous pouvons assister à plusieurs scènes sociales (bagarres, coït, nettoyage…) C’est tellement chouette de pouvoir les regarder et de voir les chauves souris en levant la tête. Cela nous tarde de voir les grands singes en Ouganda que nous visiterons en juillet !

Et voilà, après avoir pu profiter de tout ce vert, nous voilà partis vers le grand nord !

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5 jours sur la côte sud du Sri Lanka et à Udawalawe

5 jours sur la côte sud du Sri Lanka et à Udawalawe

Après 3 semaines de séparation, nos retrouvailles se sont faites à la capitale. Chacun de notre côté, à 10J d’intervalle, nous avions visité Colombo avec TukItEasy (3h-4h de promenade guidée avec Olivier, un français qui habite depuis 3 ans à Colombo : top recommandation pour commencer le séjour !! https://www.facebook.com/TukItEasyColombo/). Nous y avons partagé un immense coup de cœur sur le superbe temple hindou en granite dénommé Shri Ponnambalawaneswaram Kovil (oui oui, dites-le d’une traite !) qui est un véritable lieu de vie où l’on peut se promener, observer, écouter, s’asseoir, discuter… Un lieu qui dégage une incroyable énergie !!!

Mais maintenant le voyage à deux commence, et nous prenons la route du sud !

Première expérience de train, de Colombo jusqu’à Matara, son terminus, soit 4h environ. Sans le savoir nous rentrons avec nos gros sacs dans la 3ème classe, la moins chère et la plus blindée. Après une certaine hésitation “passera, passera pas”, “on prend le prochain”, tu ne sais pas comment mais tu te retrouves dedans et ça passe !! (les parisiens des RER ont encore de la marge, oui oui mais je ne le leur souhaite pas !!). Il n’y avait que des sri lankais et beaucoup de sourires, tant des femmes (très minoritaires) que des hommes. On s’est quand même dit, au bout d’une bonne heure debout, en équilibre sur une jambe, sous les aisselles des uns, offrant les nôtres aux autres, que peut-être nous pourrions tenter de changer de wagons sachant que nous avions des billets en 2ème… Pour cela, il a fallu de la solidarité de la part de nos co-wagonneurs. Hé oui, essayez de traverser un wagon plein à craquer avec deux gros sacs de près de 60/70L ! Cela nous a pris deux stations pour sortir et rejoindre la 2ème classe qui a été une bouffée d’oxygène où nous avons passé encore 2h debout et 1h assis.

Aucun regret pour cette aventure épique dans un train longeant la mer avec des paysages côtiers qui nous ont donné un charmant aperçu de ce qui nous attendait !

Arrivés à Matara, nous avons rejoint pour deux nuits notre première petite pépite de famille d’hôtes dans le petit village de Dondra (prononcez “Dé-ondra”) qui se situe à la pointe la plus au sud du SriLanka, face à la mer, face à l’Antartique !! Malgré un lieu encore un peu abîmé par le tsunami de 2003, nous avions une superbe chambre donnant sur les cocotiers et la mer. Nous sommes accueillis par trois femmes et 4 enfants avec des sourires jusqu’aux oreilles! Notre hôte est une maman de 2 enfants, dont le mari est décédé d’un cancer 2 mois auparavant… Sa mère est présente, ainsi que les deux filles de Manjula, un voisin dont la femme est morte en couche il y a quelques années. Elles ne parlent quasiment pas anglais, et sont aidées dans le quotidien par Nawa, une jeune voisine et amie de 22 ans avec laquelle nous pouvons parler à peu près anglais. Celle-ci nous renseigne sur la difficulté de la vie pour eux, avec peu de travail et les impacts de cette mortalité élevée. Nawa et Manjula ont été nos interlocuteurs principaux grâce à leur niveau d’anglais, et parce que Manjula est un homme de réseau et très serviable.

Top recommandation pour dormir et partager des moments avec des locaux : Chambre d’hôte Matara-Dondra

 

Pour la seconde fois depuis notre arrivée au pays, nous entendons parler d’une personne qui s’est suicidée (une tante). A ce sujet, ce pays a le taux de suicide parmi les plus élevés du monde. Si les raisons d’un suicide sont multiples et complexes, cela nous a interpellé chez une population qui nous a été présentée comme étant très résiliente, à accepter la vie et les événements tels qu’ils arrivent, avec une philosophie majoritairement bouddhiste. Mais il est difficile de se faire une idée plus précise sur ces chiffres sans en savoir plus : sur la gestion de la santé mentale au Sri Lanka, sur leur rapport à la mort, sur le type de population touchée (âge, religion, ethnies…). D’autant que c’est un acte qui reste généralement tabou dans de nombreuses cultures (là notre y compris), et que la comparaison entre pays est à prendre avec parcimonie puisque la collecte des données diffère d’un pays à l’autre. Nous essayerons d’avoir quelques réponses…

A ce sujet, je vous transmets ci-dessous un article très intéressant de Courrier International sur la mondialisation de la psychiatrie. La santé est un concept culturel. L’expression, la description, la manifestation et l’interprétation d’un mal-être ou d’une maladie mentale diffère d’un pays à l’autre selon les codes culturels. Donc pour aider/accompagner une personne, il faut s’intéresser à son référentiel culturel et ne pas rester “ethno-centré” sur nos propres conceptions, car certains symptômes sont reconnus dans une culture mais ne le sont pas dans une autre, et la structuration de la langue ne permet pas de verbaliser les choses de la même manière. Cet article tente d’expliquer comment l’industrie pharmaceutique contribue largement à l’uniformisation des pathologies mentales à travers le monde : Comment-l-occident-exporte-ses-troubles-mentaux

Pour nous aider à communiquer nous mimons en exagérant nos expressions, nous avons un petit livre d’images, et surtout l’aide de google translate français => singhalais que nous venons de découvrir mais qui est largement perfectible. Les échanges avec nos hôtes sont parfois limités, parfois approfondis, parfois avec de drôles d”incompréhensions comme cette fois où nous n’arrivions pas à faire comprendre le mot “tisane”. Nous avons transformé le mot en “herbal tea”, puis “bed tea” ce qui les a bien fait rire sans que nous ne sachions pourquoi. Elles nous ont finalement ramenés un lait chaud comme on donne aux enfants pour bien dormir 😉

Cette famille nous a offert un accueil unique, très chaleureux et aux petits soins. Et c’est sans parler des talents de cuisinière de notre hôte avec une régalade à chaque repas !

Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, nous sommes restés deux nuits de plus, ce qui nous a permis de faire chaque jour un peu plus connaissance avec cette grande famille si attachante.

Sadoni a 11 ans et fait de la danse. Nous n’avons pas pu avoir de démonstration si ce n’est une vidéo d’un spectacle, avec un très joli sari jaune. Cette jeune fille est étonnante dans ce qu’elle dégage car elle fait très mature, et elle n’a pas peur d’aller vers nous et d’interagir contrairement aux autres enfants qui se montrent plus timides. Tous les enfants vont à l’école qui est gratuite, habillés en uniforme blanc. Dès le plus jeune âge ils y apprennent des bases d’anglais. Le dimanche après-midi pendant 2/3 heures, les enfants bouddhistes vont à la Bouddhiste School pour apprendre l’histoire, et la philosophie bouddhiste avec un peu de méditation.

Manjula, le voisin, nous a permis de louer un tuk-tuk pour deux jours que David a conduit lui-même. Nous avons ainsi pu explorer la côte vers l’est et vers l’ouest en toute autonomie. Quel bonheur de pouvoir prendre les routes que l’ont croise au fil des envies et des paysages, et de s’arrêter à souhait à de magnifiques petites plages (près de Mirissa, à Koggala, ou encore vers Talalla et Tangalle). Malgré son expérience balinaise de conducteur de scooter, on peut dire que le tuk-tuk lui a donné du fil à retordre : nombreux calages, démarreur qui casse et Capucine devait pousser le tuk-tuk à chaque démarrage ;-), des ampoules sur la main de David pour le passage de vitesse d’un autre temps, un bouchon d’essence oublié, la vitre d’un phare écrasée contre un mur pendant un créneau, et la recherche d’un mécano de tuk-tuk… Pas simple la vie de tuk-tuk driver ! Le klaxon ne fonctionnait même pas ce qui nous a empêché de participer au cacophonique “tuk-tuk language” pour communiquer sur la route : deux ptits coups pour doubler, un ptit coup pour se signaler. Mais encore une fois la solidarité sri-lankaise a fait ses preuves, car à chaque galère, de nombreux passants et villageois se sont arrêtés pour nous aider, et toujours avec le sourire.  

Nous avons eu deux coups de coeur pour une petite plage de Mirissa en bord de jungle, presque déserte avec de jolies vagues, et pour le temple bouddhiste Weherahena Poorwarama Rajamaha Viharaya (oui oui, nous n’essayons plus de les prononcer) qui se trouve tout à côté de Matara. Ce lieu était hors du commun, rempli du sol au plafond de l’histoire de Bouddha racontée en image avec des dizaines de milliers d’images !!! Au dessus du temple, sur le toit terrasse, se trouve un immense et beau Bouddha que nous pouvons admirer au son de prières diffusées via des haut-parleurs. Est-ce que cette petite vidéo ne donne pas envie?

Le dernier soir, nous terminons en beauté le sud en accompagnant Nawa à une “engagement party” ou “wedding party” chez un voisin. Comprenez qu’il n’y a pas encore eu de mariage comme on peut l’entendre, civil ou religieux, avec signature. Cette fête hautement symbolique représente l’officialisation du couple, et les autorise (officiellement du moins) à avoir des relations intimes et vivre ensemble. Apparemment, l’ensemble des parents n’étaient pas en accord avec cette union puisqu’ils n’étaient pas tous présents…

A cette fête, les hommes étaient globalement d’un côté, à boire de l’alcool et manger, et les femmes de l’autre, à manger. D’autres voisins restaient vers le portail de la maison, à participer de loin en regardant et buvant un peu. Un DJ kitchissime mettait le son accompagné de ses grosses baffles et lumières sorties de nulle part. Tout le monde nous regardait. Dès 21h, passés les premiers instants gênants et d’observations mutuelles, nous étions dans la cours en train de nous déhancher sur des musiques anglaises (sûrement mises pour nous je pense puisque quand nous sommes partis, nous entendions de la musique sri-lankaise).

Un des invités nous a fortement incité à commencer à danser, alors que personne ne s’était lancé. Nous y sommes allés, mais uniquement lorsqu’il a accepté de nous accompagner. Les enfants puis, quelques femmes nous ont rejoints, ça y’est la soirée était lancée ! Tout en amenant de temps en temps à boire et à manger sur la piste à Capucine, on lui a plusieurs fois demandé de danser avec les femmes, une manière de dire qu’elles dansent plutôt entre elles. Nawa était très attentive à notre confort et bien-être. Nous avons pu découvrir ses talents de danseuses quand elle s’est lâchée telle Queen B avec sa superbe robe de fête bleue ! Nous avons bien entendu profité de l’occasion pour faire quelques pas de WestCoastSwing ce qui nous a fait le plus grand bien et a été apprécié par les convives.

Nous sommes rentrés assez tôt puisque nous devions partir au petit matin ( 4h30), avec Manjula comme chauffeur de tuk-tuk, pour visiter le parc national d’Udalawala et ses animaux sauvages : éléphants, buffles, oiseaux en tout genre, crocodiles, biches locales, et parfois certains voient des léopards… Mais nous n’avons pas eu cette chance ;-( Nous avons arpenté le parc durant 4 heures, à bord d’une jeep où nous étions seuls. Comptez 30€ pour la jeep et 25€/pers le parc.

Ensuite nous sommes aller visiter la nurserie pour éléphanteaux, des orphelins qui seront ensuite réintroduis à la vie sauvage. Rien de fou si ce n’est qu’il est rigolo de voir les petits éléphants se chamailler et interagir ensemble. Le musée est riche d’informations et nous avons appris pleins de choses sur les éléphants et leur capacités intellectuelle et surtout émotionnelle. Saviez-vous par exemple qu’à part un être humain, seuls le chien et l’éléphant comprennent spontanément que lorsque l’on pointe du doigt dans une direction, il faut regarder non pas le doigt mais la direction ???!!!! Pour les autres, s’ils peuvent le faire, cela relève de l’apprentissage et ce n’est donc pas inné.

En nous dirigeant en bus un peu plus vers le nord, à Haputale, nous nous rendons compte que nous avons oublié une carte bancaire sur une escale du matin avant le parc. Nous faisons demi-tour, pour retrouver le distributeur en question mais les banques sont aujourd’hui fermées car c’est la fête nationale de l’indépendance… On appelle un numéro de banque, on se dirige vers un commissariat, on apprend que l’on doit attendre deux jours avant d’en savoir plus. Finalement, nous avons raté le bus que nous souhaitions récupérer pour Haputale, donc nous faisons escale une nuit improvisée à Tangalle pour remonter le lendemain vers le nord. Pour nous consoler nous prenons une chambre dans un hôtel chouette avec piscine (mais 22€ avec petit déj, faut pas craquer non plus ;-))

Deux jours plus tard, grâce à la mobilisation de Manjula et d’un policier, nous saurons que la carte a bien été retrouvée dans le distributeur, et que nous pourrons la récupérer. Mais le chemin est long pour y retourner… Après des minutes interminables au téléphone à essayer de se faire comprendre, nous parvenons à faire en sorte que la banque nous envoie la carte dans une ville où nous ferons escale quelques jours après, Kandy.

OUF ! Merci à la flexibilité sri lankaise !!

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