La frontière Thaïlande-Laos

Tout se passe comme sur des roulettes niveau timing depuis que nous avons pris le bus à 6h30 en direction du poste frontière où nous arrivons à 9h, prêts pour rejoindre le Laos et enchaîner avec le slow boat pendant 2 jours ! Mais c’était sans compter sur la Boulette ! David se rend compte qu’il a oublié son passeport à l’hôtel… Dans ce genre de situation cela facilite vraiment les choses de ne rien réserver à l’avance ! On met une croix sur le slow boat pour aujourd’hui 🙂

Après échange avec un policier touristique très sympathique, il appelle l’hôtel pour nous et arrive à faire venir notre passeport avec le prochain bus ! Ceci nous a laissé quelques heures pour aller déjeuner à Chiang Kong, à 8km du poste frontière, où il n’y avait pas grand chose à faire d’apparence. Après le repas, alors que nous avions beaucoup de mal à expliquer à un tuk-tuk que nous devions passer récupérer notre passeport à la police touristique avant d’aller à la frontière, super flic est arrivé tel un super héros sur sa moto, souriant en brandissant avec fierté le passeport ! Nous n’avons pas su comment il nous avait retrouvé au centre ville… nous imaginons que toute la ville est au courant de deux blancs-becs qui débarquent et que notre policier est le super-héros du coin connu de tous 😉

Nous avons enfin pu passer la frontière du Laos et payer notre visa Laos pour 1200 baht = 38$ (seulement 30$ si vous payez en dollar !). Le taux de change est plus intéressant côté Laos que Thaïlande. Nous arrivons à Houei Sai bien entendu trop tard pour le bateau que nous prendrons le lendemain à 11h mais sommes bien contents car Houei Sai semble plus sympa que Chiang Kong son homologue thaïlandaise. Nous trouvons une super chambre pour 60000 Kips (6€ qui est le prix moyen des logements au nord Laos, excepté Luang Prabang) et un super petit resto où nous ferons notre goûter et dîner. Nous achetons une carte sim +5Go pour 80000kips/8€. Ah oui ici 100 euros c’est 1millions de kips, donc nous sommes millionnaires 😉
Nous achèterons notre ticket de bateau le lendemain matin vers 10h avant le départ qui est à 11h30, car ce n’est ouvert que le matin. A coté il y a des petits cafés pour patienter et acheter son lunch.

Bateau de Houei Sai à Luang Prabang : la traversée dure 2 jours pour 210000 kips, départ tous les jours 11h/11h30. C’est clairement une croisière à faire, les paysages sur le Mekong sont fantastiques et le flow du bateau si agréable. Il y a clairement du monde sur le bateau, une cinquantaine de personnes mais c’est assez calme. Il y a une escale le soir à Pak Beng qui n’est qu’une ville de transit avec des restos et des guesthouses à 60000 kips. Pas besoin de réserver avant vous paierez plus cher. Nous ne l’avons pas fait mais apparemment il est chouette de passer une journée au centre de soin des éléphants et repartir le matin d’après. Il y a des guesthouses plus chics de ce côté.
Le lendemain après une journée delicieuse à voguer le long du Mekong vous serez déposés à 10km de Luang Prabang où un réseau de tuk-tuk vous déposera en ville pour 10000 kips/pers.
Pour résumé aller de chang-rai à Luang Prabang est assez facile donc pas besoin de prendre les packs tout compris à 1700 baths qui vous feront payer bien plus cher et c’est moins drôle!

Luang Prabang

Nous n’avons passé que 2 nuits et une journée à Luang Prabang mais que ce centre-ville est agréable ! David était venu il y a 6 ans et a été agréablement surpris que cela n’ait pas changé tant que ça. Et même si pendant le marché de nuit on réalise les tonnes de touristes présents, la journée reste agréable et non pesante.
Pour dormir, trouver vous un coin sur la presqu’ile et nous conseillons de réserver avant car nous avons eu du mal à trouver bien situé et pas cher. Pour un jour, déambuler dans la ville, visiter le musée ethnique qui est petit mais très bien fait, montez sur le mont Phousi pour le panorama si la vue est dégagée et traverser le Mékong par le Bak local pour aller vous promener hors des sentiers battus dans les villages de l’autre côté du Mékong, nous y avons fait de superbes rencontres, dont un petit ninja laotien (petite video ?).

Pour dîner il y a des échoppes locales pas chères et des restos plus touristiques et plus chers. Nous nous sommes laissés aller au Tangor où la cuisine était fantastique et les managers (français) très sympas. Capucine s’en lèche encore les babines de la tarte au citron, elle a voulu y retourner le lendemain rien que pour ça ;-). Des restos bons rapports qualité prix sont présents sur le bord du Mékong au nord, parfait pour le coucher de soleil !

De Luang Prabang à Nong Khiaw : le moyen le moins cher (l’unique?) est un mini bus partagé. Le prix est de 70000 kips avec la navette de votre hôtel, vous ne paierez pas moins cher en allant seul à la station de bus. Les 4h de routes sont assez difficiles et brassent pas mal, ne picolez pas la veille ;-). Une fois là-bas nous arrivons à une station de bus où nous devons prendre un tuk-tuk partagé (5000 kips) jusqu’à la ville.

Nong Khiaw

Nous n’avons rien réservé et demandons à notre chauffeur de nous arrêter à un endroit avec une belle vue et pas cher. Il a fait notre bonheur en nous posant à l’endroit où nous ferons finalement nos 4 repas et passerons la nuit pour seulement 12$! Le RiverSunset est sûrement la guesthouse la mieux située, avec la meilleure cuisine, tout ça pour un prix sympa. Notre bungalow, simple mais confort donne sur la rivière Nam Ou, un hamac est là pour chiller et c’est ce que nous ferons pour le reste de la journée.

Nong Khiaw propose pas mal de treks, de balades en bateau, de kayak. Même si l’endroit est sublime et assez peu touristique (nous aurions pu y rester plus longtemps), nous décidons de nous rendre dès le lendemain à Muang Ngoi, en faisant le pari d’encore moins de touristes et de plus d’authenticité ! Le matin (enfin à 11h quoi) nous ferons un aller retour express vers le sommet d’une montagne proposant un beau point de vue sur Nong Khiaw. Nous devons payer 20000kips/pers pour monter 50min sur un gros dénivelé. Aucun regret car la balade est superbe et nous entendons un véritable orchestre dans la jungle ! (Mettre bande sonore !!!).

Seul bémol, comme c’est le cas depuis que nous sommes arrivé au Laos, la vue est assez enfumée et l’air pollué avec des seuils de pollution aux microparticule énorme ! En effet nous sommes en mars à une période où les agriculteurs de Thaïlande, du Laos, du Vietnam et de la Chine brûlent les champs pour préparer la terre et la fertiliser via les cendres (il s’agit de la controversée culture sur brûlis). Une grosse pluie permet d’éliminer tout ça mais nous n’avons pas eu de chance et les paysages magnifiques ont été un peu gâchés pendant 10j…

De Nong Khiaw à Muang Ngoi, deux bateaux partent tous les jours à 9h30 et à 14h30. Le trajet dure une heure et les paysages sont juste à tomber. Sous un panorama de hautes montagnes, des buffles se rafraîchissent, des bouts de villages isolés se succèdent, quelques enfants se baignent cul nu dans le Mékong. Ce trajet est plein de fraîcheur.

Muang Ngoi


Nous arrivons dans une toute petite ville (si on peut parler de ville), qui n’a qu’une seule et unique rue principale. En prenant des petites rues perpendiculaires on se retrouve dans un tout petit village de campagne, mais sur la rue principale qui est aussi la rue touristique se trouvent des restaurants Guesthouse qui dénotent un peu avec le lieu où nous sommes, mais cela n’enlève en rien au charme de cet endroit qui reste pour nous un véritable coup de coeur.

Nous pensions que les touristes ici venaient pour trekker, mais la plupart vient pour chiller et profiter de la tranquillité et de la sérénité des lieux. Nous nous en sommes aperçus lorsque nous cherchions des compagnons de trek justement. Nous voulions faire un trek sur notre format favori qui est 3J2N, afin de visiter deux villages qui soient assez éloignés de “l’agitation” de la ville, des touristes, et qui dénote avec ce que l’on voit facilement. Nous avons trouvé seulement 2 guides qui proposaient cela mais nous étions les seuls intéressés à chaque fois, et c’est assez cher comparé à ce que l’on a fait précédemment. Nous partons donc à la recherche de compagnons de route !

Notre dernière tentative sera la bonne, alors que nous pensions abandonner et nous résigner à faire un format plus court de 1N/2J. Voici donc Allan et Bastien, deux français qui voyagent sur 10 mois. Après quelques hésitations, David est parvenu à négocier et “voler” leur accord en exposant ses talents de commercial très convaincant ! Même si nous ferons finalement le petit format, nous le payons moins cher et avec en prime de formidables compagnons de route (merci Alan et Bastien de vous être laissé faire ;-)).

Le trek autour de Muang Ngoi

Notre guide qui s’appelle “kaw” s’est révélé être tout aussi formidable, tout en douceur et en humour. Il nous a concocté un super trajet agrémenté de ses explications qui ont toutes été riches, tant sur la nature et la botanique que sur la culture et la société.

Le village que nous rejoignons est perché au sommet d’une montagne, il abrite des habitants Hmong mais aussi Khamu. Nous y arriverons un peu avant le coucher du soleil, après une première partie de journée facile, à traverser de nombreuses fois une rivière rafraichissante, différents champs de plantation. La seconde partie à été plus ardue, nous étions tantôt dans la jungle, tantôt dans une forêt de bambous bien dense, et avec un fort dénivelé qui s’est considérablement accentué sur la fin. Tout le long, le guide récupérera des plantes qui serviront pour le dîner du soir. De temps en temps nous croisons des femmes qui pêchent dans la rivière ou qui transportent des choses jusqu’à la ville. Comme il est dimanche le guide nous averti qu’il est possible que nous croisions des lycéens venant des villages pour passer la semaine dans la ville de Muang Ngoi afin de suivre les cours. Tous les vendredis après midi ils rentrent chez eux et refont une journée de marche. Nous apprenons que si les villages ont une école primaire (payante donc pas accessible à tous), les plus grands doivent s’éloigner pour continue de bénéficier d’une éducation scolaire.

Vers l’arrivée au village, nous commençons à croiser des villageois et nombre d’enfants qui reviennent d’une journée de pêche et profitent de leur retour au village pour aller chercher les pousses de bambous enfoncées dans la terres et qui serviront au repas.

Le village

Quand nous arrivons tout en haut et que le village apparaît, l’instant est magique. Il est difficile de décrire l’atmosphère qui s’en dégage. Un aspect très particulier et qui contribue à l’attraction que le village a sur nous, c’est qu’il n’y a pas d’arbres. Il y a une vingtaine de maisons. Elles sont situées en haut d’une montagne recouverte de forêt, mais toute la partie habitée est délestée de ses arbres. Le sol est ocre et se marie merveilleusement avec la couleur du soleil qui est lui aussi doré, tendant vers le rougeâtre. Certaines maisons aussi sont ocres, d’autres en bambous, parfois en ciment, certaines à même le sol et d’autres sur pilotis. Il y a une large rue qui le traverse, et beaucoup d’enfants. Certains sont tout plein de terre, d’autres sont plus propres. Quelques uns porte avec leur tête des bidons d’eau : deux bisons sont reliés entre eux par un tissu, ce tissu est posé sur le front pour porter le tout en ayant les mains libres. A y regarder de plus près les femmes, elle sont effectivement des épaules et une nuque assez solides !

 

Une fois posés et un peu reposés, nous décidons de prendre une douche avant de lavoir trop froid car nous savons que l’eau sera fraîche 🙂 Ce que nous ne savions pas, c’est que la douche est collective et que des hommes des femmes et des enfants sont déjà en train de faire leurs toilettes ! certaines seins nus, la plupart avec un vêtement. On hésite quand même avant de se lancer à se joindre à eux. Nous n’avons pas ressenti de gêne de la part des autres à nous voir débarquer, et c’est sous le regard appuyé de certains enfants que nous nous laverons. Certains enfants se douchent tout nus pour ensuite directement remettre leurs habits, sans s’essuyer, du coup grelottant de froid. Comme toujours, la douche est fraîche mais la douche est bonne !! Cela nous re-dynamise un peu pour la soirée ! Question toilettes par contre il n’y en a pas, il faut aller dans la nature, et la nuit éviter de marcher sur les cochons qui dorment !

La famille qui nous accueille est Khamu, les Hmong sont de l’autre côté du village, il y a d’ailleurs un chef de village Hmong et un chef Khamu. Car s’ils partagent le village, ils ne semblent pas beaucoup se mélanger en dehors de l’école primaire du village et de la douche collective, ils n’ont pas la même langue. Il y a une dizaine d’années, ils vivaient encore dans deux villages différents, mais le gouvernement a décidé de ne créer d’école que dans ceux ayant un minimum d’habitants, ce qui fait qu’ils ont dû de réunir pour en bénéficier. Les cours étant en lao, la langue majoritaire et officielle du pays. Étant donné que c’est payant et assez cher pour eux, il arrive que seuls les aînés des fratries aillent à l’école quand les plus jeunes aident les parents aux travaux quotidiens. Cela se ressent assez avec les enfants que l’on croise, dans leurs manières et leur propreté ce qui crée direct des différences sociales marquantes. La plupart des maisons Hmong sont à même la terre à l’intérieur ce qui fait qu’ils sont souvent pleins de terre. La plupart des maisons Khamu sont sur pilotis.

 

Comme à chaque fois lorsque nous sommes en treks et qu’une famille nous accueille, la nourriture est juste ex-ce-llente !! C’est vraiment bon. La famille est à côté de nous a nous regarder manger et à jouer : il y a la mère de famille et ses 5 enfants (sur 6), toutes des filles âgées de quelques mois à 11 ans. Cette ethnie étant principalement animiste, tous les enfants de la fratrie ont comme prénom le nom d’un animal : rat, oiseau, chien, cochon, etc..
Des diplômes sont affichés au mur, remis par le gouvernement pour récompenser les bonnes familles (notre guide en a une dizaine !!). Au mur apparaissent également des affiches récapitulant les bonnes manières à avoir pour s’occuper d’un bébé les premiers mois de vie.
Les quelques petits panneaux solaires ici servent à faire marcher les baffles 🙂 d’ailleurs différentes maisons s’alterneront à mettre de la musique dans la soirée, pendant que nous tombons de sommeil.. Avant de se coucher, toutes les filles restaient à nous regarder, le guide s’est tourné vers Capucine pour lui dire qu’elles souhaitaient lui parler mais sans savoir comment. David faisant la sieste dans la même pièce, ça été l’occasion pour elle de s’essayer à raconter une histoire (en français, de toute façon elles ne comprenaient pas l’anglais) en exagérant fortement ses expressions et ses gestes et en utilisant Dowee comme personnage principal, facile à mimer 😉 😀

 

Le lendemain, avant de repartir nous avons visité la petite école du village, qui a trois classes. Il paraît qu’auparavant les instituteurs étaient durs avec les élèves leurs inffligeants des punitions physiques. Cela a bien changé maintenant et c’est interdit. Si le gouvernement entend parler d’un professeur inadapté il lui envoie un avertissement sévère…
En partant nous passons devant des habitants qui sont déjà à consommer de la “happy water”, comprenez de l’eau de vie de maïs. Eh oui, il n’y a pas d’heure (ici 8h du matin). Pour fêter la fin d’un travail dans les champs, ça va être la fête toute la journée dans le village…enfin nous nous demandons jusqu’à quelle heure vu la descente de Lao-Lao ! Ici les habitants se répartissent les tâches par petit groupe, avant d’alterner. Quand un travaux est réalisé, cela se fête !

Sur le retour, nous avons fait du “hors piste” pour rejoindre la grande rivière Nam Ou au travers de la forêt de bambous car le chemin était barré par des bambous arrachés sur tout le chemin. Ils étaient arrachés/coupés pour sécher avant d’être brûlés. C’était à pic et acrobatique… voir mortel vu les pics de bambou qui pointaient hors sol prêts à te transpercer…!
Une fois la rivière atteinte nous avons pu rejoindre Muang Ngoi en barque en faisant une escale pour déjeuner et se baigner à côté d’une grosse installation chinoise qui extrait des gravats du lit de la rivière pour ensuite le trier pour la construction d’un énorme barrage au Laos mais dont 100% de la production sera envoyée en chine. Les chinois investissent et construisent partout où nous passerons…. 

Le lendemain, nous décidons d’aller au Vietnam en bus. Pour cela, nous prenons un bateau qui se dirige vers le nord jusqu’à Muang Khua, ville d’où partent quotidiennement à 7h30 du matin les bus qui vont à Dien Bien Phu. Nous y ferons donc une soirée et une nuit, en compagnie d’une bonne floppée de francophones rencontrés à Muang Ngoi et qui vont également au Vietnam !! Entre autres personnes, il y a nos deux compagnons de trek, un couple portugo-canadien qui voyage plusieurs mois avec leur fils de 4 ans et avec qui nous irons jusqu’à la ville de Sa Pa au Vietnam, et un couple franco-canadien qui eux poursuivent leur chemin encore plus au nord du Laos.

Nos transports depuis Luang Prabang au Vietnam 

Voici un rapide résumer de la route que nous avons prise pour traverser le Laos depuis Luang Prabang jusqu’au Vietnam :

– Un mini-van pour faire Luang Prabang – Nong Khiaw en 4h pour 70000kips/pers, départ 9h. Il n’est plus possible de prendre le bateau pour faire ce trajet… à cause d’un barrage en cours de construction par les chinois. Attention, la route secoue !!!

– Un bateau pour faire Nong Khiaw – Muang Ngoi le matin ou à 14h30 pour le dernier (il attend le mini van). 

– Un bateau pour faire Muang Ngoi – Muang Khua en 4-5h 120000 kips, départ à 12h30.

– Enfin, un bus permet de joindre Muang Khua à Dien Bien Phu (au Vietnam) tous les matins à 7h30, ticket à acheter sur place, arriver à 7h pour être sûr d’avoir des places…

Du coup pour aller de la Birmanie jusqu’au Vietnam par les voies terrestres de manière plutôt agréable, cela prend 10j pour en profiter un minimum !!

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