La remontée de la RN7 : d’Isalo à Antsirabe

La remontée de la RN7 : d’Isalo à Antsirabe

 Pour se rendre à notre prochaine destination, le parc national d’Isalo, il nous faut repasser par Tulear et le plus simple se fait directement par la mer. Entre le bateau à moteur et le bateau à voile, nous choisissons l’énergie du vent quitte à prendre (vraiment) plus de temps ;-). Nous partons alors que le jour n’est pas encore levé, et nous arriverons 4 heures plus tard (au lieu d’1h30 avec un moteur) ! Nous avions 2 piroguiers en plus de notre capitaine, c’était vraiment chouette de les voir gérer le bateau en fonction du vent et avec la houle. En arrivant sur la baie, un Zébu attelé vient nous chercher pour faire le relais avec la terre ferme puis nous prenons un tuk-tuk vélo !

Une fois à Tulear, nous avons le temps de déjeuner avant le départ du prochain taxi-brousse pour Ranohira, la ville qui colle le parc d’Isalo. Nous sommes sur les deux places de devant alors que tout le monde s’entasse à l’arrière. Le trajet dure des heures, les paysages sont fantastiques, et nous n’arriverons qu’à la nuit tombée, alors que tous les passagers sont descendus au terminus qui était en fait la ville juste avant Ranohira ! Et où le chauffeur avait des marchandises à déposer où David a fait rigoler toute la place en déchargeant juste un sac de riz… car il a souffert. Le chauffeur ne parlait pas vraiment anglais et nous avons compris qu’il demandait à des voitures si elles ne se rendaient pas à Ranohira car cela n’arrangeait pas ses affaires de nous amener… Et c’est en râlant un peu que nous avons fait ce trajet de nuit avec lui, dans son taxi-brousse vide, avec ses petits phares… En tout cas il connaissait bien la route, il savait exactement où il y avait des trous, mais sans les voir. Il nous a déposé tout juste devant l’hôtel que nous avait conseillé Lucie, Lucille et Alexandre lors de leur escale ici : Chez Alice.

Parc d’Isalo : le grand canyon malgache

Dès notre arrivée à la guest house, nous rencontrons notre guide pour le parc, Vincent. Il se trouve qu’il avait vu le taxi-brousse passer avec des vazas dedans, se diriger vers Chez Alice, donc il a contacté l’hôtel pour leur dire qu’il était disponible pour être notre guide. Nous lui demandons de faire la plus grande boucle quitte à marcher toute la journée. On ne sera pas déçu !!

Le parc est vraiment top !! on se croirait aux Etats Unis dans le désert du grand canyon !! Et Vincent notre guide est vraiment chouette aussi, il raconte tout pleins d’anecdotes de sa vie, et connaît par coeur la faune et la flore du parc. Il parle très bien français, avec peu d’accent, et en plus il a appris sans aller à l’école. Quand il était enfant et ado il était berger, il gardait le troupeau de boeufs de ses parents (une 20taine) ! Mais un jour il a aperçu des malfaiteurs au loin qui allaient voler son troupeau. Il a été vu aussi, ils l’ont cherché pour le tuer. Il a couru pour se cacher, les hommes ne le trouvant pas sont répartis avec tout le troupeau.. Ses parents ayant perdu leur richesse, Vincent (qui a alors 15 ans) insiste pour qu’ils acceptent qu’il parte en ville trouver du travail mais ils refusent. Quand il a 16 ans, il décide quand même de leur faire part de son départ, avec ou sans leur accord, mais cette fois-ci ils céderont devant sa détermination et lui donneront une gamelle, une marmite et 2/3 bricoles. Une fois en ville il se débrouille pour être porteur de sacs pour des guides et leurs clients lors de leurs randonnées, et parvient à se faire héberger dans une petite chambre. Un jour, il accompagne un guide et son client sur plusieurs jours de marche. À la fin, ce client annonce être en fait directeur d’une agence de voyage et se dit très satisfait de la prestation donnée. Il se lie d’affection pour le jeune Vincent et lui propose de l’héberger quelques mois à Antananarivo pour qu’il puisse apprendre le français. Lui et sa femme (malgache) parleront toujours français avec lui. Et grâce à cela, il a pu aspirer à faire la formation de guide !

En ce qui concerne le parc, rien ne sert de le décrire, les images parlent d’elles-même, on le recommande mille fois !! Pour le déjeuner, plutôt que de prendre un sandwich fait par l’hôtel, nous avons préféré avoir recours à un local qui se charge de nous rejoindre à un endroit donné pour y préparer un repas. Cet endroit est aménagé pour les touristes et de nombreux lémuriens peuvent nous rendre visite pendant le repas. 

Le lendemain matin, nous partons pour la réserve du Tsaranoro, dans une guest-house écologique qui possède plusieurs nurseries d’arbres, car nous gardons toujours notre idée replanter des arbres pour compenser notre empreinte carbone et faire du bien à l’environnement !

La réserve du Tsaranoro 

Pour se rendre à Tsarasoa, l’éco-camp qui se trouve collé à la réserve du Tsaranoro, il faut prendre un taxi-brousse en direction d’Ambalavao. Mais il faut demander au chauffeur de nous de poser avant, au niveau d’une intersection à Antanambao (le chauffeur connaît, mais merci google map). Ensuite, nous étions censés attendre un autre taxi-brousse (horaire de passage difficilement predictible) pour aller jusqu’au village Vohitsaoka, son terminus. Ici, un guide/porteur devait nous attendre pour nous amener jusqu’au lodge dans une marche d’au moins 2h… Sinon nous avions le choix que le lodge nous envoie un 4×4 au croisement d’Antanambao pour faire tout le trajet mais cela coûtait 150000 ar (36e), trop cher pour nos petits budgets, et c’est beaucoup plus drôle de chercher les plans pas chers!

Nous arrivons au fameux croisement, qui semble être au milieu de nulle part, avec quelques personnes assises au pied d’un panneau mais qui attendent un autre bus que le notre. Nous apercevons un premier village au loin, dans la direction que nous devons prendre. Il est 15h, il commence à faire nuit vers 17h/17h30, et on est loin d’être arrivés. Plutôt que d’attendre, nous décidons de commencer à marcher pour faire signe au bus lorsqu’il nous dépassera. Au village qui semble très pauvre des dizaines d’enfants commencent à nous suivre, et nous arrivons à une barrière tenue par un militaire. Ils ne parlent pas vraiment anglais, et semblent dire qu’il n’y a pas de taxi-brousse prévu. Nous sommes un peu découragés car les distances sont plus longues que nous le pensions et là pas de restos ni d’hôtel, alors nous recontactons le lodge pour savoir si le 4×4 est finalement disponible pour nous récupérer, quitte à l’attendre 1h. La réponse est non, il n’est plus disponible.. Flûte !! Soit on fait une escale d’une nuit sur le chemin (mais où ?), soit on marche pendant des heures avec les sacs. Ce village n’étant pas très inspirant, on décide au moins de rejoindre à pied Vohitsaoka, et d’aviser sur place. Avec un peu de chance, un taxi-brousse passera, ou même une voiture (elles sont quand même rares dans ce pays) qui voudra bien s’arrêter !! On commence donc notre marche, nous ne sommes pas seuls car les malgaches globalement n’ont pas les moyens d’utiliser un transport, ils marchent énormément. C’est chouette, mais on n’en voit pas le bout, le village est loin, plus de 8km !! Et puis tout à coup nous entendons des bruits de moteur derrière nous, ce sont deux belles motos qui arrivent.. Nous n’en avions encore jamais vues dans le pays. Nous leur faisons signe pour qu’ils s’arrêtent. C’est encore un coup de notre bonne étoile, car l’un des chauffeurs a un frère qui travaille à Tsarasoa, et il peut être appelé pour faire des transferts. Après négociation, banco, on grimpe derrière eux pour qu’ils nous amènent directement au lodge !! C’est pas beau ça ?? Le chemin était vraiment long (bien 1h de moto), et tellement beau !! Du coup nous arrivons à temps pour profiter d’une petite THB et du coucher du soleil 🙂

Les pépinières de Tsarasoa

Tsarasoa est un très bel endroit où il fait bon vivre. Le marseillais qui a créé cet éco-camp il y a 20 ans, Mr Jules, y vit maintenant avec sa famille. A l’époque il n’y avait rien, pas d’arbre, le village d’à côté était très pauvre. Il a décidé d’y planter des arbres, de faire travailler les villageois, et semble avoir eu un impact conséquent sur les lieux. Aujourd’hui, cela ressemble à un petit oasis, et toutes les personnes embauchées sont des villageois. Cela a un impact social et économique fort, avec un travail de transmission de savoir concernant l’environnement, les bienfaits des arbres sur l’écosystème et sur le village, et l’intérêt de ne pas les raser. Il relève toutefois toujours certaines difficultés avec eux, notamment le fait que cette population est dans le moment présent sans anticiper les conséquences à moyen terme. La plupart d’entre eux n’ont pas été scolarisés, ce qui fait qu’ils n’ont pas l’habitude d’apprendre à apprendre, de réfléchir à moyen terme. Non pas qu’ils soient bêtes, mais l’école façonne le cerveau des enfants en les faisant réfléchir sur des problématiques hors quotidien.

Mr Jules affectionne les espèces d’arbres et de plantes plutôt invasives (pour compenser les coupes des villageois pour leurs usages), par exemple les acacias, car quand on les attaquent, ces arbres se défendent en multipliant leur graines. Ainsi, pour un arbre coupé, plusieurs pousseront autour !! La personne en charge de la gestion des 4 pépinières se nomme Séraphine. Chaque pépinière est composée de 10000 pousses et est entretenue à temps plein par 4 personnes, mélangeant les arbres fruitiers avec d’autres espèces. Ils sont destinés à être plantés un peu partout. Les fruits de ces arbres seront ensuite distribués à la communauté. Nous demandons à Séraphine de nous faire visiter ses pépinières. Les chemins pour y accéder sont vraiment fantastiques, le paysage est fabuleux ! A chaque pépinière nous passerons une petite heure avec eux pour les aider dans leur tâche, mais nous n’y ferons pas le même challenge qu’à Borneo car c’est une affaire qui roule, ils sont déjà bien organisés et pas besoin de main d’oeuvre. Cela nous permet néanmoins de prendre un peu plus d’expérience sur ce sujet. Au-delà de cette matinée de visite, nous prêterons main forte chacun une demi-journée dans l’une des pépinière. L’autre mi-journée sera pour David du chill, et pour Capucine de l’escalade !

Un lieu d’escalade unique

Avis aux amateurs et amoureux de l’escalade, cet endroit est pour vous !!!! Les falaises montagneuses sont fantastiques et promettent des vues imprenables parmi les les meilleures du monde !! Dixit un champion réunionnais et son acolyte, présents lors de notre séjour pour ouvrir notamment de nouvelles voies. Capucine a eu l’occasion de se dérouiller un peu après de looongs mois sans pratique sur une voie assez simple, mais en 5 étapes, donc haute !! La bien nommée “sweet avocado”.

Avec un départ en début après-midi vers 14h/14h30, la voie se situe à environ 30mn de marche du lodge. La grimpe a bien duré 3h/3h30 car nous sommes arrivés en haut à 18h. Le point de vue était splendide, dommage que j’ai un peu le vertige, ça gâche un peu le plaisir d’être suspendue dans un si bel endroit :’-) A partir de la 3ème étape, la nuit a commencé à tomber… Puis il a fait noir, et il a fait plus frais aussi, avec du vent. Autant dire que je ne faisais pas la fière, pour une petite grimpeuse comme moi c’était quand même impressionnant, d’autant que nous n’avions pas de frontale. Heureusement que mon acolyte “Llanus” (mon guide d’escalade de 22 ans qui fait aussi le service au restaurant, et qui auparavant était berger) était là pour me rassurer et m’encourager avec toute sa bonne humeur ! D’ailleurs il a cru que j’avais peur du noir ce qui le questionnait, il a mis du temps à comprendre que c’était les conditions de la nuit et de mon vertige associé qui me rendaient craintive :’-) Ben oui, certains courts passages au milieu de la voie n’étaient pas évident pour moi, du coup je craignais qu’avec la nuit je sois plus en difficulté. Lui n’était pas craintif de la tombée de la nuit car la voie était facile et qu’il n’y avait pas de risque. Finalement sur la dernière étape, certes il faisait noir, mais elle était très facile. Du coup la facilité associée avec l’envie pressante d’arriver en haut et d’en finir m’ont fait littéralement galoper sur la paroi, même si de temps en temps des cactus se mettaient sur mon passage… Etant donné que j’apercevais une forte lumière au niveau de Llanus, je me suis dit qu’il avait eu la bonne idée de sortir une lampe pour éclairer mes derniers mètres, ou que des personnes du camp s’inquiétant qu’il fasse nuit soient arrivées pour s’assurer que tout allait bien et pour nous éclairer… Mais non, personne ne s’inquiétait et il n’avait pas même de lampe dans son sac, c’était la pleine lune 🙂 Au retour, comme j’avais mon téléphone, j’ai pu éclairer le chemin et nous avons trotté pour rentrer au lodge car nous voulions tous les deux rentrer vite : moi pour rassurer David qui forcément devait s’inquiéter (et me rassurer moi :-D) car nous n’étions pas joignable (Llanus n’avait pas de tel et moi pas de crédit), et Llanus parce qu’il devait assurer le service du dîner ! Du coup, nous avons mis 40mn sur ce trajet de retour. Une fois rentrés, effectivement personne ne s’inquiétait en raison de la facilité de la voie. Bref, c’est fou ce qu’il peut se passer dans ta tête quand tu commence à douter ;-). NLDR_David: “je me suis quand même inquiété au bout d’une heure après la nuit mais les gens m’ont rassuré, alors j’ai dû patienter avec plusieurs petites THB pour noyer ma crainte ;-), et je suis fier de toi chérie pour ce dépassement de soi !”
Quoiqu’il en soit c’était vraiment chouette et je suis très contente de l’avoir fait sans être bloquée par mon vertige qui était quand même ma principale difficulté, la voie étant effectivement dans son ensemble assez simple. Je retiendrais que le mieux est de partir le matin pour être sûre d’éviter la nuit et le froid !

De formidables chemins de randonnées

Enfin, si vous vous rendez dans ce petit coin de paradis et que vous n’avez pas peur de la randonnée en dénivelé positif, demandez à faire le plus grand tour !! Cela est estimé à environ 7h. Comme nous sommes partis un peu tard le matin (on a décidé de le faire le matin même) nous nous sommes challengés pour le faire le plus vite possible, et avons mis 5h30 😀
Vous aurez un panorama imbattable en 380° sur les environs, avec un super déjeuner au sommet qui nous sera amené par un local. Les chemins sont très très variés, cela peut être un peu technique car nous longeons le sommet d’une crête qui est extrêmement pentue ! On a A-DO-RÉ !!!

Le déjeuner était préparé le matin même par le cuisinier du lodge. Le fait qu’une personne nous l’amène nous évite de le porter, mais a également son utilité si vous n’êtes pas très à l’aise avec votre corps et avec les pentes car dans ce cas avec le guide ils utilisent une corde pour vous assurer. A l’arrivée nous traversons le petit village voisin du lodge. Vraiment, c’est à faire !!! Il y en a pour tous les goûts avec des randos plus courtes, et au pire chiller sur la terrasse du bar de Tsarasoa est un régal tant les lieux et le personnel sont agréables. Gros gros coup de cœur !!

Les meilleures choses ont une fin, et il faut penser à poursuivre notre remontée de la RN7. Notre prochaine escale est le parc de Ranomafana 🙂

En route pour Ranomafana !

Pour s’y rendre, et parce que nous limitons notre budget transport et refusons de prendre le 4×4, nous devons prendre le taxi-brousse que nous n’avions pas eu à l’aller au village de Vohitsaoka. Il est sensé partir de là-bas vers 9h, mais on sait que cela peut être bien plus tard s’il n’est pas plein. Pour aller au village, il va falloir marcher, nous décidons de partir à 6h pour être sûrs de ne pas le rater (sait on jamais qu’il parte à l’heure ;-)). C’était magnifique car nous avons vu le soleil se lever alors que nous marchions. Sur le chemin également pleins de personnes qui se dépêchent (on a essayé de les suivre, ça nous a donné le rythme !) car c’est dimanche et ils vont à la messe. Ils sont endimanchés comme partout dans le monde un jour de messe. Et puis ils finissent vraiment par nous devancer après avoir passer un bon moment de rigolade avec eux.

Cela fait déjà 1h30 que nous marchons avec nos sacs, et sur la carte on est encore bien loin du village… Peut être que l’on n’aura pas le taxi-brousse à ce rythme là. Mais c’était sans compter sur notre bonne étoile puisque qu’un 4×4 de vazas arrive derrière nous, nous leur faisons signes et ils s’arrête à notre niveau 😉 Il s’agit de deux suisses qui vont redescendre la RN7 et qui se proposent de nous transporter jusqu’à Vohitsaoka.. Top ! Du coup nous arrivons bien à 9h là-bas, comme prévu 😀 et le taxi-brousse partira presque 1h plus tard, le temps de se promener dans le village et de s’installer dans le véhicule avant qu’il ne soit plein à craquer ! David en profitera pour faire une petite partie de foot avec les gamins du village.

Le parc de Ranomafana

Ce taxi nous a déposé à Fianarantsoa où il a fallu attendre un autre taxi qui parte en direction de Ranomafana. Les trajets sont longs, nous arriverons à la nuit tombée et sous la pluie car nous sommes dans une zone très humide où le temps est très changeant. C’est un peu notre Bretagne à nous 🙂 Malgré la pluie et le froid beaucoup de gens sont pieds nus dehors, et sans parapluie ou imper, et toujours sans lumière. En arrivant nous allons dans le premier hôtel que nous croisons, le Manja. Il est très bien, simple, récent, avec un salon commun où il y a internet. Cette pièce est investie par les voisins le soir pour regarder un film, ou un match, ou les infos. Comme il est tard nous dînons sur place, mais c’est cher et la dame qui gère le restaurant semble totalement débordée malgré que nous soyons les seuls. Le lendemain nous ne prévoyons rien, les journées de transport sont toujours fatigantes et en plus il pleuvra toute la journée. L’occasion de faire le tour de ce tout petit village, de manger chez des locaux et d’aller faire un pari au PMU du coin… David a envie et nous avons gagné le bonus 3 ! L’occasion de partager un chouette moment avec les autres parieurs.
Le matin même, l’hôtel nous a envoyé un guide, Séraphin, qui nous expose les types de circuits faisables dans la forêt du parc, notamment pour voir des lémuriens. Il semble carré et il est très clair dans sa manière de parler. Comme d’habitude, nous lui demandons de faire la boucle la plus longue (7h) malgré notre petite appréhension par rapport au temps, mais comme il est changeant on se dit qu’avec un peu de chance… Nous le prévoyons donc pour le lendemain.

Le parc se compose d’une forêt secondaire et d’une forêt primaire. Il y a 7 espèces de lémuriens différentes (diurnes et norcturnes), et nous aurons la chance d’en voir 4 ! Le parcours de la balade est très sympa, la forêt est belle, et ce malgré les chemins un peu boueux ;-). Pour le coup les arbres protègent de la petite pluie qui tombe, et la pluie fera place au soleil dès la fin de matinée :-D. Pour la seconde moitié du circuit nous traversons des champs de bananiers, passons devant une grande cascade avec une petite turbine, et nous passons à côté d’habitations sommaires. Séraphin est une mine d’information sur cette forêt, et sur la faune et la flore, il est l’un des plus précis et des plus passionnés que nous ayons eu. Son objectif est d’être guide accompagnateur pour faire comme Andry, être en mesure d’accompagner les clients sur l’ensemble du pays, ce qui demande des connaissances très élargies. Mais pour cela il faut qu’il économise encore pour la formation, qu’il attende la saison basse concernant les cultures car il devra s’absenter 3/4 mois, et qu’il s’améliore en français car il est très bon sur le domaine du parc mais est moins à l’aise quand on s’éloigne de ces sujets, on s’en est aperçu à la fin quand on a fait une tournée de bières. Il fait preuve de beaucoup de volonté, de patience, et se montre très appliqué. La qualité de nos photos est pourrie et on en a peu car le temps ne s’y prêtait pas, mais nous terminons tout de même la balade avec un temps magnifique !

Dernière escale malgache : Antsirabe 

La fin de notre périple malgache approche, il nous reste encore une dernière étape à faire en direction de la capitale afin de rendre le trajet moins long. Nous décidons finalement de la faire à Antsirabe, qui est la ville la plus proche d’Antanana et où de jolies balades sont faisables. C’est également par là que nous étions passés au tout début de notre aventure, dans un camion qui devait y récupérer de la glace pour conserver du poisson… La boucle est bouclée !
Pour y aller, difficile de trouver un transport qui y aille directement. Il faut prendre un taxi-brousse en direction de Fianarantsoa, puis un autre jusqu’à Antsirabe. Finalement nous n’atteindrons pas Fiana car en cours de route le 1er chauffeur nous annonce que nous devons changer de taxi : nous venons d’en croiser un qui va à Antsirabe. Nous arriverons avant la nuit, le temps de trouver un hôtel (nous en choisirons un beau pour terminer ce voyage : le couleur café) et d’y aller avec un tuktuk-vélo. Le cycliste est très gentil, nous referons appel à lui par la suite. Il nous propose de louer des VTT pour faire le tour des lacs à vélo. Il y a des lacs ici ?? Top ! On accepte pour le lendemain matin, il nous amènera les vélos à notre hôtel à 9h, mais nous irons sans guide ! D’ici là, comme il fait assez frais ici, nous allons profiter de notre chambre de luxe avec cheminée… 😉 Eh oui, il fait froid le soir et on s’est bien fait plaisir sur ce coup :’-), 38€ la nuit, le grand luxe !! Le cadre est top, le service parfait et le repas aussi ! Parfait pour se requinquer avant une journée de vélo !!

Le lendemain, nous choisissons de faire 2 lacs sur les 3 car le 3ème est un peu loin, il aurait fallu que nous partions plus tôt, et nous ne voulons pas non plus faire la course. L’idée est d’aller d’abord au lac Tritriva (18km), d’en faire le tour, pour sur le retour passer par le lac Andraikiba (7,6km) qui est sur la route. S’il fait beau quand nous partons, le temps est changeant. La route jusqu’au lac est top et pour une fois, heureusement que nos VTT étaient en bon état car ça grimpe pas mal !! Il nous faudra 2h pour y arriver !
Une fois là bas, nous savons que nous sommes à destination car sur les derniers mètres, petit à petit une foule de vendeurs de pierres nous entourent et nous sollicitent tellement que nous achèterons 3 colliers… Puis il nous faut payer l’accès au lac ainsi qu’un guide. Celui qui nous accompagne était lui aussi vendeur de pierres avant, et un jour une waza vivant à Antananarivo s’est prise d’affection pour lui et l’a aidé à payer une formation de guide. Comme quoi, tout peut se jouer sur une rencontre, on n’imagine parfois pas à quel point cela peut changer une vie. Maintenant en haute saison il est guide et le reste du temps il s’occupe de ses cultures. Il se met à pleuvoir pendant notre tour de lac, mais on était équipé et c’était quand même très sympa. Ce lieu est très beau, il s’agit d’un cratère de volcan qui fait 150m de profondeur (mesuré par l’équipe Cousteau !). Pour le retour, nous hésitons à prendre un taxi-brousse en raison de la pluie, mais on est des guedins qui assumons nos choix, alors on est quand même rentré à vélo, mais sans s’arrêter au second lac !

Le retour à été bien plus facile car principalement en pente. C’était mouillé, c’était boueux et c’était plein de cailloux… Vive les suspensions ! Nous rentrons heureux, fatigués et satisfaits de cette dernière petite journée dans ce beau pays qui du début à la fin nous aura tant fait palpiter.

Le lendemain, nous remontons sur la capitale pour une dernière nuit avant de prendre un avion qui nous amènera en Ouganda, avec une escale par Addis Abeba….

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Descente de la côte ouest malgache

Descente de la côte ouest malgache

De Morondava à Andavadoaka

Comme nous vous l’avions dit, ce périple de 4J est peu touristique (nous n’en avons d’ailleurs croisé aucun!) et nous avons récupéré une colloc du voyage avec qui on s’est bien marré, hein Lucie ;-)! Dans cette partie de notre voyage, nous ferons une nuit dans une petite ville dont nous avons oublié le nom… et deux nuits à Andavadoaka. Les photos parlent d’elles-même pour illustrer ce beau périple ou s’alternent de nombreux paysages et où nous croisons de nombreuses personnes sur nos temps de déjeuner, de pause, ou plus furtivement sur la route. Nous déjeunons dans de petites bicoques isolées, rencontrons quelques villageois, donnons des bakchichs-droit de péages à chaque passage de barrière de villageois, et dansons/chantons sur la musique malgache et africaine de Dada notre chauffeur qui possède une grande playlist. Dada a bien une femme officielle qui l’appelle tous les jours, mais aussi une maîtresse : son 4X4 (nous ne nous étalerons pas sur les non-officielles!). A chaque pause que l’on fait, Dada ouvre son capot, bichonne, répare, révise le moteur de son véhicule, mais il n’y a jamais de quoi s’inquiéter 😉

Sur la route, nous traversons une autre allée de baobabs, mas biens différents de ceux de Morondava. Ils sont bien plus petits, très boudinés, tordus, et il y a des entailles sur leur troncs qui sont faites pour que les hommes grimpent et récupèrent ses fruits. Une fois en haut, la vue est imprenable… Nous avons trouvé cet endroit d’un plus haut niveau que l’allée des baobabs de Morondave très connue, et ils n’étaient cette fois-ci que pour nous ! Un grand moment à escalader et apprécier ces paysages magiques !

De temps à temps nous traversons des baques, c’est à dire une plateforme en bois avec un moteur qui permet de traverser un fleuve ou une rivière. Une fois, la baque qui était sur la rive d’en face n’avait plus de batterie à son moteur, donc il a fallu enlever celle du 4×4 pour qu’ils puissent l’utiliser, mais cela n’a pas marché… Donc dans ces cas là, que font les malgaches ? Nous verrons une 10zaine, puis une 15zaine, puis 20 hommes athlétiques plonger dans le fleuve depuis la rive d’en face avec une longue corde accrochée au baque qu’ils tireront dans l’eau, parfois en nageant, pour l’amener jusqu’à nous, ce qu’ils feront également en sens inverse bien sûr, avec le 4×4 dessus… quel moment épique !! Vu tout le travail physique qu’ils font depuis leur enfance, on comprend leur musculature athlétique qu’ils n’ont pas honte à exhiber aux wazettes ;-). NDLR_David : je n’ai jamais vu Capucine avec les yeux brillant autant, bon ok ils étaient beaux et étaient 20 mais quand même…!

Escale à Andavadoaka

Le village où nous passerons deux nuits se nomme Andavadoaka, et il est en bord de mer. Le contexte est vraiment magnifique, et le village super chouette avec une discothèque très sympa !! D’ailleurs le soir même, après avoir mangé un magnifique repas frais chez Beterand qui sera notre capitaine le lendemain (merci Andry), nous ferons un tour au bar-disco du coin. Beaucoup de jeunes hommes, des jeunes filles aussi, la plupart qui ont l’air bien jeunes, plutôt ados. Et la musique est toujours très rythmée. Le lendemain nous passerons une journée fantastique où nous monterons dans le petit bateau de pêche de Beterand avec 2 autres pêcheurs-piroguiers pour aller sur une île non loin. Puis nous les accompagnerons pêcher les poissons que nous mangerons ensuite sur la plage… c’est pas beau ça ??? Ils utilisent un filet de pêche puis plongent dans l’eau pour entraîner et piéger les poissons dans le filet, mais ils utilisent aussi chacun un harpon pour en attraper, et en général ils croquent la jugulaire du poisson sous l’eau pour l’achever, impressionnant à voir ! Très chouette aussi de voir comme les mecs sont à l’aise sous l’eau, de vrais hommes poissons !! David et Lucie sont au taquet pour attraper eux-mêmes des poissons au harpon, avec du succès pour elle à deux reprise !!! Le repas a été un régal !! Mais en tant que plongeur, ce n’est plus si évident de voir de “beaux” poissons capturés ainsi… et même de les tuer. NDLR_David : c’est vrai, j’ai oscillé entre remord, admiration et instinct animal/chasseur… Après ce bon repas, une sieste s’impose pour tout le monde… C’est la belle vie ça, un petit bateau, une belle mer, une île magnifique avec une plage juste pour nous (les pêcheurs et habitants sont sur une autre parcelle de plage), du poissons on ne peut plus frais, des cuisiniers-piroguiers-pêcheurs qui ont fait ça toute leur vie, une sieste, une baignade, une sieste… et le retour à Andavadoaka 🙂

Le soir nous demandons à Andry de manger une nouvelle fois chez notre capitaine… avec un énorme poisson que nous avons acheté cette fois-ci à des pêcheurs qui rentraient tout juste sur la plage avec leur poissons frais.. Miam miam !! David se propose de le cuisiner lui-même 😉 Après ce repas bien rempli, nous retournons une dernière fois au bar-disco 🙂 Le lendemain, ce sera notre dernier trajet, nous prendrons la direction de Tuléar.. ça sent la fin d’une étape !!! Et avec deux passagers supplémentaires : Alexandre et Lucille deux vazas français rencontrés à notre hôtel nous rejoignent pour amortir les frais !! Clairement nous aurions pu rester plus longtemps ici, car c’est petit mais animé, c’est paisible, c’est beau.. un coup de cœur.

Cette dernière journée de route est magnifique. Nous longeons la mer, et c’est comme si les plages faisaient un battle pour savoir laquelle est la plus belle… Les musiques de la voitures étaient bercées par nos whaooooooooooo. Pour déjeuner nous nous arrêtons à Salary, une super et très belle étape dans un petit village. Les photos parlent d’elles-mêmes… Et l’accueil est toujours impressionnant avec les enfants. Ils nous entourent (voir nous envahissent) et ne se décollent pas de nous 🙂 Ils chantent des chansons pour toi, tous ensemble, c’est hyper joyeux et entraînant. Des animateurs de centres de loisir s’éclateraient vraiment ici !!!! Inutile de préciser que le repas de poisson a été très bon, comme d’habitude 😉
Et arrive le moment où nous rejoignons une belle route goudronnée… la, ça sent vraiment la fin de quelque-chose. L’arrivée à Tulear est mitigée, car après des jours de pistes et de petits villages, cette grande ville est un peu dure.. Une grande ville, avec une misère de ville que l’on prend en plein fouet : beaucoup d’enfants des rues en guenilles qui nous accompagnent. Notre premier réflexe est de chercher la plage mais elle est très sale.. Allez, on rentre à notre hôtel se prendre une petite THB et se préparer pour un dernier repas/apéro tous ensemble !! 

Nous deux, avant de remonter la Route Nationale 7, nous décidons de descendre dans le sud de Tulear en taxi-brousse pour passer une nuit escale à Saint-Augustin, et ensuite partir en pirogue à Anakao pour un petit week-end de repos ;-). Si cette destination peut être touristique, pour nous il n’y avait personne et c’est une chill-place de fou!!

Du repos à Anakao

Pour aller à Anakao qui se trouve au sud de Tulear, nous faisons une escale dans un mignon petit village qui se nomme Saint Augustin. Nous y dormons une nuit, dans un petit bungalow. Pas de connexion internet ici, c’est pourquoi nous n’y restons pas car nous voulons être un peu connecté pour ce week-end et savoir où on s’arrête en remontant la RN7. Nous n’avons pas visité les alentours mais il paraît que passer une journée et très sympa mais suffisant (pour voir des flamants rose notamment). Par contre on s’est baladé dans le village le soir pour chercher le bar où boire la petite THB. Impossible pour nous de se repérer sans la lumière de notre téléphone car il n’y a aucun éclairage ! Après avoir failli rentrer dans l’enclos de 2 cochons prêts à passer à table, nous avons trouver le bar ! Un groupe de copines qui semblaient se connaître depuis toujours faisait un bel apéro ensemble ponctué de danse et de chant sur les musiques que l’on entendait. Elles donnaient l’impression d’avoir laissé hommes et enfants à la maison pour se retrouver comme quand elles étaient jeunes 🙂 d’ailleurs de temps en temps des enfants tentaient une apparition mais se faisaient refouler aussi sec ! Ensuite après un bon repas à notre hôtel, nous réservons une petite pirogue à voile pour partir tôt le lendemain pour Anakao. Tôt car le temps de trajet dépend du vent, il y en a plus au petit jour, et s’il n’y en a pas nos piroguiers vont suer en ramant pour nous amener à bon port. Nous mettrons finalement 3h pour y arriver.

Anakao est un petit village de pêcheurs très tranquille. En arrivant nous faisons la tournée des hôtels pour choisir celui qui nous plaît, nous en voulons un bien sûr le moins cher mais avec une connexion internet. Nous atterrissons donc à l’Atlantis dans un super petit bungalow, avec internet, mais nous mangerons à chaque fois au village, petit déjeuner compris, car les repas de la guest-house coûtent le double de ceux des locaux, qui sont aussi bons, le choix est vite fait ! D’autant que quand on se balade sur la plage, on se retrouve vite suivi et accompagné par des femmes proposant un massage, une coiffure, un paréo, des hommes proposant de manger à tel endroit et pour que ce soit eux qui pêchent notre poisson, et d’autres qui se proposent d’être notre guide piroguier pour aller visiter des îles aux alentours. Nous avons mangé de délicieuses langoustes et cigales de mers pour un prix défiant toutes concurrences. Les pécheurs qui nous recevaient chez eux faisaient toujours de petits efforts pour que le boui-boui ressemble à un petit restaurant. Si vous allez à Anakao, ne mangez que chez les pécheurs, c’est important pour eux ! Et si le manque de wifi ne vous dérange pas, allez dormir chez Emile, il est le seul local à proposer des bungalows.

Notre dernière journée nous la passerons avec Simon, le piroguier pêcheur qui nous accompagne visiter la petite île de Nosy Ve. Sur cette île se trouve une espèce endémique bien particulière d’oiseau, le paille-en-queue, car il a comme une longue tige de paille qui part de son derrière 🙂 L’île n’est pas habitée, elle est protégée. Mais malgré cela, un chemin en béton est en train d’y être construit, probablement pour les touristes, comme si le mignon petit chemin de sable ne suffisait pas… On fait le tour de l’île en une heure, le temps pour Simon de préparer notre déjeuner, devinez quoi ?? du poisson frais 🙂 Après une bonne sieste et une baignade, on rentre de notre journée de chille…

Vous avez dit dolce vita ??

A suivre prochainement, la remontée de la fameuse Route Nationale 7 jusqu’à Antananarivo 😉

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Madagascar : la ruée vers l’ouest

Madagascar : la ruée vers l’ouest

Bienvenue dans le début de notre aventure africaine où nous arrivions à Madagascar le 27 mai avec Etiopian-Airlines (très bien). Nous faisons escale à l’aéroport d’Addis-Abeba capitale de l’Ethiopie et aéroport carrefour de toute l’Afrique ! Ce transit nous donne déjà un avant goût de l’ambiance africaine !

Le visa de Madagascar ne se paye que sur place en arrivant, en mai 2019 les sites internet de e-visa sont des arnaques ! Le check-in se fait à l’aéroport, pas sur Internet&borne car il demande un numéro d’e-visa que vous n’aurez pas… On s’est fait avoir de 30€*2 !

Nous arrivons à 13h40 à l’aéroport et payons un taxi 50000 ariary (12€) pour nous amener à l’hôtel réservé sur booking à l’aéroport. La route pour rejoindre l’hôtel te montre déjà le niveau de vie très très bas d’Antananarivo avec beaucoup de mendicité, des gens qui marchent pieds nus en tirant de grosses charettes à main nus…

Antananarivo et le début de la grande aventure

Notre hôtel, le Tana-jacaranda, est situé non loin du centre historique. La chambre tout confort avec une wifi ok coûte 17e, avec une terrasse qui donne sur une super vue sur la colline du palais de la reine. Nous nous reposons l’après-midi et commençons à réfléchir à notre programme étant donné que nous ne connaissons encore rien de Madagascar ;-)… et oui nous voyons maintenant tout au fur et à mesure !
Nous visitons la ville le lendemain pour faire le tour du centre en descendant la rue de l’Indépendance pour ensuite remonter jusqu’au palais de la reine à pied. Nous ne croisons aucun touriste et nous nous faisons mendier continuellement. Pour avoir lu des témoignages sur l’insécurité dans cette ville et dans le pays, nous mettons un peu de temps à nous détendre, la grande pauvreté et la mendicité n’aidant pas à cela. Mais une journée à Antananarivo vaut le détour à condition de ne pas sortir à pied la nuit car la misère extrême peut facilement appeler à la délinquance. Le déjeuner est pris par hasard dans un endroit qui est connu de fête et fréquenté par les vieux wazas (étrangers) accompagnés de jeunes malgaches… Ensuite pour nous rendre au palais de la reine à pied nous empruntons de petits chemins piétons et de petits escaliers qui coupent la route peu agréable faite pour les voitures. C’est dimanche, de nombreux malgaches endimanchés se rendent à l’église. Nous passons justement devant une église où une fête est organisée. Les églises ici, plutôt d’un courant protestant/luthérien, sont souvent très animées ! Le soir d’ailleurs nous nous retrouverons par hasard dans un gros concert évangéliste où nous avons eu envie de danser et chanter avec eux tellement c’était entraînant et joyeux !
Quand nous arrivons au grand Palais nous sommes alpagué par un guide pour nous faire la visite. Généralement nous hésitons car cela augmente le coût d’une visite, mais ces guides sont obligatoires à Madagascar, le premier contact est bien passé avec lui, et il faut dire que cela reste pour nous très peu cher. Ce guide qui s’appelle Andry nous a plu dans son approche, il est intéressant et drôle dans sa communication. Nous faisons une très belle visite du palais en apprenant plein de choses de Madagascar. Le palais est sympa à voir, nous le conseillons, et avec un guide sinon cela perd de son sens !

Nous disons à Andry que nous souhaitons partir le lendemain pour descendre le fleuve Tsibirinha en pirogue sans agence comme on le fait depuis plusieurs mois, et pourquoi pas descendre le long de la côte ouest du pays jusqu’à Tulear pour ensuite remonter tranquillement la fameuse Route Nationale 7… Il sourit gentiment en nous informant que Madagascar ce n’est pas l’Asie et qu’il faut être organisé avec un guide… Ayant l’habitude de ce genre de remarque pour vendre la prestation, nous écoutons en restant vigilant. Nous lui disons que nous sommes en bag-packs et voulons y mettre peu d’argent. Autour d’une petite THB (Three Horses Beer, la bière locale) et devant une super vue d’Antanana, il nous propose un programme avec lui, le moins cher possible que nous déciderons finalement de suivre, sans aucun regret ! Sans lui, ce que nous avons fait aurait été impossible car cela ne se fait pas au jour le jour, notamment descendre la côte ouest ne se fait que en 4×4 car elle est difficilement praticable et peu desservie, et un 4×4 avec chauffeur cela se réserve en avance.. Et c’est aussi quand même risqué de se faire dépouiller par là-bas… Ouf ! On se dit que c’est quand même plus l’aventure qu’en Asie, et on est content d’être tombé sur Andry ! 

En route pour Miandrivazo ! 

Nous décidons de partir vers 6h pour aller à la gare routière car nous n’avons pas pu réserver de taxi privé pour Miandrivazo. Cet endroit est peu desservi et nous n’avons comme solution que le taxi-brousse qui fait la navette pour aller chercher le poisson à Miandrivazo et le ramener à Antananarivo 😉 Épique ! Une fois à la gare routière, on nous annonce un départ à 10h pour arriver à 17h. Le véhicule partira finalement à 12h30 et arrivera à 2h du matin après au moins 3 crevaisons, un long stop à Antsirabe pour charger la glace qui conservera les poissons, et une pause repas dans un super bouiboui de bord de route. Ça nous donne un bon aperçu du taxi-brousse que nous utiliserons fréquemment par la suite. Pour le moment les paysages nous rappellent un peu l’Asie (mais avec une terre rouge ;)) car sur la route d’Antsirabe se trouvent beaucoup de rizières, mais par la suite cela se transformera et nous fera plus penser à l’Afrique. Chez la population également nous verrons des différences en retrouvant une population beaucoup plus typée africaine à l’ouest du pays, tandis qu’elle peut être plus de type indonésienne/malaisienne ailleurs. Sachant qu’il est fortement déconseillé de voyager la nuit, on n’était pas très rassuré au début, mais bon ce n’était pas prévu et nous étions en route.. En tout cas il n’y a pas eu d’incident 😉

Le guide nous a réservé un endroit chouette pour dormir à pas cher. Nous décollons à 7h le lendemain dans une genre de vieille jeep sans fenêtre qui fait également taxi, pour rejoindre le “quai d’embarquement” qui se trouve dans un village où nous aurons notre premier contact avec la joie des enfants qui nous suivra pendant tout le voyage ! Très curieux, ils crient “waza, wazaa” qui veut dire “étranger” et nous nous ferons appeler comme cela tout le séjour, mais c’est très amical ! Les wazas sont aussi vus un peu comme de petits pères noël qui distribuent des savons, des stylos… car oui, la majorité des personnes croisées dans les villages n’ont rien et le moindre savon, petit échantillon de crème ou stylo est comme un vrai cadeau. Nous avions apporté 2 sacs de produits d’hygiène et une dizaine de cahier et des stylos que nous avons distribués au fur et à mesure en essayant de le faire lorsque nous avions des échanges avec eux comme quand on s’arrêtait dans un village. En distribuer à la demande risque d’encourager la mendicité des enfants, pas toujours évident car ils sont souvent en guenilles.. La prise de la pirogue annonce la couleur, pas assez de fond, nous faisons un bout à pied en la suivant, on est clairement dans la savane, désertique, aride même si au bord du fleuve (qui est à niveau bas). Il y a quelques cultures de riz où les faibles rendements sont visibles. Mais les paysages sont magnifiques et les gens tellement gentils, souriants, attachants.

La descente en pirogue du fleuve Tsiribihina

C’est parti, nous passerons 2,5 jours et 2 nuits hors du temps, au bruit de l’eau qui glisse sur la pirogue. Nous n’avons pas de moteur mais 3 piroguiers qui rament dont le capitaine s’appelle Evarista, un homme des villages, ne parlant pas assez bien français pour être guide. Il fera aussi la cuisine sur la pirogue, un véritable régal 😀 ! Nous apprendrons à la fin que ces trois hommes rentreront en pirogue à contre courant, ce qui leur prendra 10 jours… et nous avons payé 300000 ar (75€)/pers tout compris (nourriture et bivouac).

Nous voyageons toute la journée, soit une 10zaine d’heures par jour. Le paysage défilant lentement, c’est magnifique, il fait chaud, nous sommes rythmés par la contemplation, la sieste, la chansonnette, les repas, le café… Nous croiserons une seule autre pirogue avec un couple d’Américains professeurs en géologie. Le soir, nous bivouaquons sur une petite plage dans une petite tente que les piroguiers montent pour nous. Eux dormiront sous les étoiles. Notre petit matelas est un peu humide et vieillot et il a l’odeur de l’expérience ;-). La deuxième nuit que nous passons sur une autre plage, nous visitons le village d’à côté et pouvons échanger quelques heures avec les habitants. Ils vivent avec rien dans des huttes. Tous les villages où nous nous arrêterons n’auront pas d’eau courante, pas d’électricité. Ils n’ont rien de matériel, peu à manger, pour la plupart pas de savon et beaucoup, beaucoup d’enfants qui ne vont pas à l’école.

Le soir Evarista a fait appel à ses jeunes collègues du village pour nous préparer un petit show de danses traditionnelles (voir vidéo;-). L’ambiance était électrique, le niveau de certains étaient bluffant, les instruments si sommaires présentaient une rythmique sans faille. Une petite dizaine dansait et une autre partie regardait avec nous. Moment magique. Les jeunes d’ici n’ont jamais ou rarement bougé de leur village, ils n’ont pas de téléphone, n’ont jamais vu la télé pour la plupart… David sort l’ordinateur pour leur montrer des vidéos, leur réaction est indescriptible. 

Au petit matin, le calme et la vue sont incroyables. Nous repartons au prochain village pour prendre le 4×4 avec un sentiment de grande satisfaction. Nous commençons notre voyage à Madagascar par le meilleur !!!
Nous laissons nos piroguiers avec une certaine émotion de les quitter et de les imaginer remonter le courant pendant 10 jours… Pendant que nous attendons le 4×4 et son chauffeur mémorable, Dada de Morondava, nous nous promenons dans le village entourés de beaucoup, beaucoup d’enfants. Ils réclament des biscuits, des bonbons… Quand nous distribuons des bananes cela peut être très envahissant tant ils se bousculent pour les prendre, mais il est facile de détourner leur attention en jouant. D’ailleurs, David l’a bien compris, et son sens de l’animation et de la fête prend les commandes !! Les enfants qui généralement semblent être entre eux et sans adulte sont très réactifs et dans l’imitation de ce que l’on dit ou fait, ce qui fait qu’il a organisé un “1 2 3 soleil” qui a duré une bonne heure et a bien animé le village !!

Les tsingy et Morondava, deux circuits touristiques connus de l’Ouest malgache !

Pour cette deuxième étape, nous commençons notre road-trip en 4×4 avec Dada notre super chauffeur dont Andry vend les nombreuses qualités sur la route ! Nous partons pour environ 3h/4h de route ou plutôt de piste pour rejoindre les Tsingy à la nuit tombée. Normalement il est demandé aux 4×4 de faire partie d’un convoi de touristes pour plus de sécurité et éviter les attaques, mais nous sommes partis avec du retard. Nous apprenons qu’il y avait des attaques de wazas encore le mois dernier sur cette route, on s’y prépare et on est prêt à se laisser dépouiller (tant que la vie est sauve, on relativise tout) mais il ne nous est rien arrivé.
Nous arrivons donc à la ville de Bekopaka où Andry nous a réservé un super petit bungalow dans un endroit comme on les aime où il y a un espace commun convivial. Le lendemain, après une balade en pirogue sur le pour visiter 2 grottes et observer de loin des tombes placées dans les creux de falaise, nous partons pour une randonnée de 3h environ dans le parc national des célèbres Tsingy. Il y a plusieurs choix de parcours, celui que nous avons fait n’est pas le plus grand, il était pour nous facile bien que certains passages doivent être compliqués pour certains : des passages très serrés dans une grotte, ou entre deux falaises, de la via ferrata.. On a beaucoup aimé d’autant qu’après plusieurs jours les fesses posées au fond dune pirogue, on a bien besoin de se dégourdir ;-). Limite on en aurait re-demandé ! C’était très sympa, les formations géologiques sont impressionnantes, et la variété technique des différents passages nous a plu. Nous terminons cette ballade dans l’après midi où nous avons quartier libre pour chiller et glander sur le net.

Le lendemain matin, nous partons pour Morondava avec l’objectif d’arriver à l’allée des baobabs avant le coucher du soleil ! Sur le chemin nous croisons déjà nombre de baobabs, tout au long du voyage on verra qu’il y en a vraiment de plein de genre différent (9 espèces!)! Et souvent impressionnants par leur taille, leur épaisseur. Il y a sur le chemin le baobab amoureux car son tronc est en deux parties qui sont enlacées, et un gros baobab sacré à qui sont adressées des prières. Tous les baobabs sont sacrés dans ce pays, ce qui fait que l’on n’a pas le droit de les pointer du doigt, il faut rentrer son index ! (tout comme les tombeaux). C’est “fadi” (interdit). L’allée des baobabs est très chouette, les baobabs sont très grands et assez élancés ! Sur la route nous sympathisons avec un groupe jeunes femmes qui étaient aux Tsingy et qui ont participé à une mission humanitaire en tant que médecins dermato, dentiste, généraliste, la dernière étant journaliste. Après Morondava elles ont prévues de rentrer en taxi brousse à Antanana, mais Lucie la dentiste a moins d’impératif que les autres et avait chercher à faire le trajet jusqu’à Tulear par l’ouest mais cela lui coûtait trop cher à elle seule de prendre un 4×4 avec chauffeur. De notre côté nous ne sommes pas contre une sympathique compagnie supplémentaire qui nous permettrait également de réduire nos frais !! En deux deux le deal était fait, et nous sommes répartis le lendemain avec elle ! Pas très frais cependant car la nuit à été festive à Morondava, après un super dîner de fruits de mer c’était l’occasion de tester pour la première fois les soirées malgaches ;-). Chez Joe le Rasta, bar immanquable de Morondava avec un live-band local reggae. David ne sachant pas s’arrêter à même fini dans une discothèque avec le groupe jusqu’à 3h du matin 😉

Prochaine étape le lendemain : Madagascar hors des sentiers battus !

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